Menée en partenariat avec la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte de la contre la traite des êtres humains (Miprof), cette étude dresse le profil des 1.826 victimes - dont 172 mineures (82% âgées de de 15 à 17 ans) - accompagnées en 2015 par 13 associations en France .
"Parmi elles, 1.476 ont été victimes d'exploitation sexuelle, 185 de servitude domestique, 80 de travail forcé, 66 contraintes à commettre des délits et 13 de mendicité forcée", selon cette étude.
"L'analyse croisée de l'origine des victimes et de la forme d'exploitation subie permet de dessiner les grandes lignes du phénomène de la traite des êtres humains à destination de la France. Après le Nigeria (49%), les victimes proviennent principalement d'Europe de l'Est et du Sud, d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest", précise-t-elle.
Parmi les victimes accompagnées par les associations, 888 étaient nigérianes, 116 roumaines, 96 marocaines, 51 bulgares, 46 algériennes, 38 albanaises et 31 tunisiennes.
L'analyse des résultats place en tête l'exploitation sexuelle avec 1.476 victimes sur un total de 1.826 (92% de femmes, 5% d'hommes, 1% transgenres). Au moment de leur prise en charge, 8% des victimes étaient "présumées mineures" et plus de la moitié ont connu une grossesse au cours de leur exploitation.
La quasi-totalité des personnes victimes de servitude domestique sont des femmes, pour les deux tiers originaires d'un pays d'Afrique du Nord ou de l'Ouest (hors Nigeria) alors que le travail forcé est subi principalement par des hommes (74%).
Concernant la contrainte à commettre des délits, les 66 victimes sont toutes mineures et dans leur quasi-totalité originaires de l'Europe de l'Est et du Sud. Les associations ont détecté pour la moitié d'entre elles (32) une "situation d'addiction (drogues, alcools, médicaments).
Ces données n'ont "pas vocation à assurer la représentativité statistique, mais plutôt à fournir des enseignements sur les caractéristiques des victimes de la traite des êtres humains en France", précise toutefois l'étude. "Il ne peut être exclu que la prépondérance de l'exploitation sexuelle sur les autres formes d'exploitation soit liée aux spécificités des associations ayant répondu à l'enquête" d'autant que "les autres types d'exploitation sont presque invisibles, notamment le travail forcé ou la servitude domestique, qui se déroule en huis clos", est-il expliqué.
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