Les professionnels dans les domaines de la santé et de l'action sociale sont les plus touchés par le suicide avec un taux de 38 pour 100.000 contre 31,2 pour 100.000 dans la population générale française masculine de 15 à 64 ans, selon un rapport de l'Institut de veille sanitaire de 2010.
Afin de mesurer plus précisément l'état de santé mental des étudiants et jeunes soignants et de proposer des améliorations pendant leur formation, quatre syndicats d'étudiants et jeunes médecins (Anemf, Isnar-IMG, ISNCCA et l'Isni initiateur de l'enquête) ont recueilli les réponses de près de 22.000 d'entre eux à un questionnaire en ligne entre le 31 janvier et 1er avril 2017.
L'étude révèle que 66,2% déclarent souffrir d'anxiété et 27,7% de dépression. Plus grave encore, 23,7% ont eu des idées suicidaires dont 5,8% dans le mois précédent l'enquête.
L'analyse, qui s'est penchée sur les "principaux facteurs de risques", montre que si 73,3% des répondants estiment avoir le soutien de leur pairs, ils ne sont que 49,3% à affirmer avoir celui de leurs supérieurs hiérarchiques, un chiffre qui grimpe à 61,5% parmi les internes.
Ils sont également 10,8% à déclarer avoir subi des violences psychologiques et 33,5% à juger l'encadrement insuffisant.
Enfin, seulement 15,5% ont eu une visite en médecine du travail il y a moins d'un an, alors que 54,7% n'en ont jamais eu.
Les quatre organisations syndicales, qui avancent plusieurs propositions pour prévenir les risques psychosociaux, souhaitent rendre obligatoire et systématique la visite d'aptitude en service de santé pour tous les jeunes médecins à chaque changement de statut (externe, interne, assistant).
Parmi leurs autres recommandations, figure la formation des médecins au management, en particulier quand ils prennent leurs fonctions.
Les syndicats souhaitent également le développement de temps d'échanges "réguliers" des jeunes médecins avec des professionnels qualifiés dans la relation médecin-patient pour évoquer par exemple la mort inattendue d'un patient.
Enfin, ils rappellent que "le respect de la réglementation du temps de travail et du repos de sécurité est indispensable dans la prévention des risques psychosociaux".
"Il est nécessaire de renforcer les contrôles et les sanctions en cas de non-respect du temps de travail", soulignent-ils.
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