En France, en 2009-2010, 12% des salariés – environ 2,6 millions, 2 millions d'hommes (17%) et 600.000 femmes (5,9%) – ont été exposés à leur poste de travail à au moins une nuisance cancérogène (chimique ou non), selon les auteurs de l'étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire Santé publique France.
Parmi eux, 757.000 salariés (soit 30% des exposés) présentaient une exposition à au moins deux cancérogènes (5,7% chez les hommes et 0,9% chez les femmes) et 264.650 à au moins trois.
Trois types de cancérogènes ont été sélectionnés : 24 agents chimiques, cancérogènes avérés ou probables (dont les poussières, médicaments, etc...), les rayonnements ionisants (cancérogène avéré), le travail de nuit (au moins 45 nuits par an) associé à un excès de risque de cancer du sein chez les femmes.
Dans le détail, l'exposition aux cancérogènes chimiques concernait 2,2 millions de salariés (1,9 million d'hommes et 272.000 femmes), celle aux rayonnements ionisants 259.000 (136.000 hommes et 123.000 femmes) et 236.500 femmes salariées travaillaient au moins 45 nuits par an.
Parmi les salariés exposés, 78% étaient des hommes, 15% des femmes en âge de procréer (moins de 45 ans) et 7% des seniors.
L'étude, qui souligne les secteurs prioritaires pour poursuivre et renforcer la prévention, a utilisé des données d'une enquête basée sur une échantillon de 48.000 salariés.
Chez les hommes, les nuisances les plus fréquentes étaient les émissions de moteurs diesel, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline.
Pour les femmes, les plus fréquentes étaient le travail de nuit (cancérogène probable), l'exposition aux rayonnements ionisants (radioactivité, ndlr) puis l'exposition au formaldéhyde (substance chimique cancérogène servant dans diverses industries et comme conservateur et désinfectant), et aux médicaments anticancéreux.
Principaux salariés concernés, des hommes ouvriers du bâtiment et des travaux publics, de la maintenance, du travail des métaux, des transports et de la réparation automobile, ainsi que des femmes des professions de santé (infirmières, sages-femmes, aides-soignantes), des coiffeuses, esthéticiennes et du personnel des industries de process (industries chimiques, papetières, etc.).
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