La file d'attente pour assister à cette audition était pratiquement inédite, plus de 300 personnes patientant, certaines depuis 05H00 du matin, dans l'espoir d'obtenir un des 88 sièges ouverts au public dans la salle.
"C'est un moment d'histoire et je voulais être là", a expliqué une femme dans la file d'attente, qui n'a pas voulu donner son nom parce qu'elle travaille au Congrès.
Plus de 100 journalistes étaient aussi installés à des tables derrière l'ancien chef du FBI.
La mise en scène était pourtant minimaliste: l'ancien grand flic, qui accuse un peu plus de deux mètres sous la toise, se tenait droit à son bureau de chêne et a répondu aux questions durant deux heures et quarante minutes. Sous l'oeil d'innombrables photographes et caméras guettant la moindre de ses réactions.
Mais M. Comey s'était visiblement bien préparé à cet exercice et il s'est exprimé clairement, calmement et avec beaucoup de conviction tout au long des débats.
Cravate bordeaux, visage imperturbable, ses paupières étaient à certains moments les seules parties de son corps qui bougeaient.
La tension était palpable parmi les 200 personnes environ qui avaient réussi à entrer dans la salle où se tenait cette audition de la commission du Renseignement, dans le bâtiment Hart, annexe du Sénat.
Suspense
Suspendus aux paroles de M. Comey, les spectateurs ont parfois ouvert de grands yeux au fil des révélations de l'ancien chef du FBI, dont certaines ont de quoi ébranler le président des Etats-Unis.
Quand la sénatrice Dianne Feinstein lui a demandé pourquoi il n'avait pas répondu à Donald Trump que ses demandes sur l'enquête concernant Michael Flynn étaient inappropriées, James Comey s'est livré à quelques réflexions personnelles.
"Peut-être que si j'étais plus fort je l'aurais fait", a-t-il concédé. "J'étais tellement abasourdi par la conversation que je n'ai pas répondu".
Sous le feu des questions, M. Comey a à un moment déplié la longue liste des actions discutables de Donald Trump, dont un tweet où le président le menaçait de divulguer des "enregistrements" de leurs conversations.
"J'espère bien qu'il y a des enregistrements", a-t-il dit, très sûr de lui. Une réponse qui a fait naître quelques sourires dans l'assistance mais a aussi mis en lumière la gravité de la situation: ce sont en effet des enregistrements audio qui ont conduit le président Richard Nixon à la démission dans le scandale du Watergate, dans les années 1970.
Et les quelques fois où M. Comey n'a pas répondu à des questions des sénateurs, il n'a fait qu'accroître le suspense, suggérant qu'il pourrait donner des précisions durant la seconde partie de son audition, prévue cette fois à huis clos.
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