Les questions de sécurité se sont imposées au coeur des débats à la suite des trois attentats revendiqués par le groupe État islamique qui ont frappé le Royaume-Uni en moins de trois mois, le 22 mars et le 3 juin à Londres, le 22 mai à Manchester.
Le Brexit, qui dominait initialement la campagne, a été relégué au second plan alors que ces législatives anticipées ont été convoquées trois ans avant la date prévue par Theresa May dans le but de renforcer sa courte majorité au Parlement en vue des difficiles négociations de sortie de l'Union européenne.
Les conservateurs comptent récupérer le maximum de voix du parti europhobe Ukip, troisième force politique du pays en 2015 mais en pleine déconfiture depuis le départ de son charismatique leader Nigel Farage.
Marathon
Les nationalistes écossais du SNP espèrent, eux, préserver leur écrasante domination au Parlement de Westminster -- 56 sur 59 sièges écossais aux dernières élections de 2015 -- pour continuer à prôner un nouveau référendum d'indépendance.
Pour la dernière journée de campagne, Theresa May participait à trois rassemblements en insistant qu'elle était "la seule" à pouvoir arracher "un bon accord sur le Brexit" et que le Labour allait "plomber l'économie britannique".
Le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, réalisait de son côté une journée marathon, avec cinq évènements de campagne à son programme, à Glasgow en Écosse en début de matinée, puis dans la banlieue de Liverpool, avant Londres dans la soirée.
"Nous avons 24 heures pour sauver le NHS", le système de santé public, a-t-il dit.
Il espère concrétiser dans les urnes la bonne dynamique que connait son parti qui a progressivement refait son retard sur les Tories dans les sondages.
L'écart de plus de 20 points qui séparait les deux formations lorsque Theresa May a convoqué ces élections en avril s'est réduit au point de voir les travaillistes talonner les conservateurs à la veille du scrutin.
Depuis les attentats, Jeremy Corbyn accuse la Première ministre d'avoir réduit les effectifs de la police et promet de recruter 10.000 agents supplémentaires.
Droits de l'Homme
De son côté, Mme May a prévenu qu'elle pourrait restreindre certains droits fondamentaux pour réduire la liberté de mouvements des personnes suspectées d'activité terroriste, et faciliter leur extradition.
"Si les textes qui définissent les droits de l'Homme nous empêchent de combattre l'extrémisme et le terrorisme, alors nous modifierons ces lois pour protéger les Britanniques", a-t-elle dit, s'attirant les foudres de l'ONG Human Rights Watch.
L'enquête sur l'attentat de Londres est toujours en cours. La police a annoncé avoir repêché dans la Tamise le corps d'un homme dans le cadre de sa recherche d'un Français disparu, Xavier Thomas. Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans la foulée qu'un troisième Français était mort dans l'attaque.
Le bilan de l'attentat a ainsi été porté à 8 morts par les autorités. Parmi eux figure l'Espagnol Ignacio Echeverria, 39 ans, qui s'est interposé lors de l'attaque, ont confirmé sa famille et le ministère des Affaires étrangères espagnol.
Sur les 48 blessés, 29 sont toujours hospitalisés dont dix dans un état critique, selon le service public de santé (NHS).
La police a en outre annoncé l'arrestation d'un homme de 30 ans lors d'une perquisition menée à Ilford, un quartier de l'est de Londres, non loin de Barking, où habitaient deux des auteurs de l'attentat.
Les analystes estiment très difficile de mesurer les répercussions des attentats sur le résultat du scrutin.
Eric Kaufmann, professeur de sciences politiques à l'Université de Londres, a expliqué à l'AFP que ces évènements "ont tendance à conforter les électeurs dans leurs convictions".
Mais si les conservateurs sont, selon lui, jugés "plus solides" sur les questions de sécurité, ils font l'objet de nombreuses critiques pour n'avoir pas su empêcher ces attaques, alors que deux des trois assaillants étaient connus des services de sécurité. L'un d'eux était même apparu dans un documentaire sur une chaîne nationale en 2016.
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