"Pour s'occuper, avec un copain on cherchait des activités qui poussaient nos limites. On s'est mis à chercher des ponts dans toute la Nouvelle-Zélande", raconte A.J Hackett.
Le créateur du saut à l'élastique moderne s'est inspiré dans les années 80 des vidéos du club des sports dangereux de l'université d'Oxford et de la "cérémonie du Gol".
Cette activité traditionnelle du Vanuatu consiste à sauter d'une tour en bois, une simple liane attachée aux chevilles. Un rituel marquant le passage à l'âge adulte.
Les débuts du "bungy jumping" (saut à l'élastique) s'effectuent alors "à tâtons". "On mesurait la hauteur des ponts et en fonction, on testait une série de cordons", explique le Néo-Zélandais de 59 ans.
Après une dizaine de sauts, A.J Hackett finira par trouver la bonne combinaison élastique, composée de 1.000 fils de latex, qu'il breveta.
'J'ai eu froid'
Début 1987, le sportif effectue un voyage en France avec l'équipe nationale de Nouvelle-Zélande de ski de vitesse. Il va tester son premier "saut extrême" depuis un téléphérique de la station de ski de Tignes à plus de 90 m de hauteur.
"J'ai eu froid", se remémore-t-il en esquissant un sourire, "mais, malgré les conditions effroyables, j'étais content, mon élastique a parfaitement réagi". Ce saut marquera le premier d'une longue série qui l'amènera à Paris quelques mois plus tard.
Le 26 juin 1987 au petit matin, le Néo-Zélandais alors âgé de 29 ans s'élance sans autorisation de la Tour Eiffel, au nez et à la barbe des gardiens...
Pour A. J Hackett, désormais fondateur d'un empire commercial de sauts à l'élastique, "la Tour Eiffel était le spot qui allait donner de la visibilité à (sa) passion".
"On s'est préparé plusieurs semaines, on a reconnu les lieux. La veille au soir, on s'est caché à l'intérieur", décrit-il.
Le jeune homme se fait arrêter sous les yeux éberlués des touristes, marquant ainsi le début de sa légende.
Encerclés par la police, il déclare que son saut de 90 m sera "une inspiration pour les gens de Paris, de France et du monde".
Le "sauteur fou" sera très rapidement relâché, il promettra à la police "de ne plus jamais recommencer". Un engagement qu'il n'a pas su tenir si on comptabilise ses plus d'un millier de sauts. Sa marque record s'établit à plus de 380 m d'un hélicoptère en Normandie en 1990.
De la France à la Chine
Fort de sa notoriété, le passionné se mue en homme d'affaires et se lance dans la commercialisation de sites de sauts à travers le monde. Les premiers sont créés en Nouvelle-Zélande (Queenstown, 1988) et en France (Viaduc de la Souleuvre, 1990) où il a des attaches. Ce père de trois enfants a épousé une Française.
Depuis quelques années, A.J Hackett a diversifié son activité en proposant de la tyrolienne, des parcours avec des casques de réalité virtuelle ou bien des sauts de nuit tête dans l'eau... "Pousser l'adrénaline" est son crédo.
Son dernier projet est l'ouverture fin 2017 du plus haut site de saut au monde (260 m) à Zhangjiajie en Chine, un coût estimé à plus de 10 millions de dollars. Pour y accéder, il faudra traverser un pont de verre long de 300 m. "Frissons garantis", assure l'aventurier.
Si A.J Hackett est devenu une marque déposée, et chaque année 165.000 sauts sont effectués dans ses parcs, son instigateur n'a jamais renoncé à sa passion.
Pour marquer les 30 ans de son saut à la Tour Eiffel, il a pris ses quartiers sur son site du Viaduc de la Souleuvre, qui est, coïncidence ou non, une oeuvre de Gustave Eiffel.
Serein, A.J Hackett va enchaîner trois sauts: "à chaque fois, je ressens une énergie positive".
A LIRE AUSSI.
Il y a 30 ans AJ Hackett sautait à l'élastique depuis la Tour Eiffel
Séisme en Nouvelle-Zélande: un navire pour évacuer les sinistrés
Année 2017 (Sports): CAN, Coupe de l'America et adieux de Bolt au menu
Vendée Globe: Le Cléac'h franchit le mythique Cap Horn, l'Everest dans l'Everest
Plainte pour viol: six rugbymen du FC Grenoble en garde à vue
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.