Les résultats de cette étude, conduite par des chercheurs de l'IRD de Nouméa (Institut de recherche pour le développement) et de l'Université de technologie de Sydney (UTS), viennent d'être publiés dans la revue Scientific Reports du groupe Nature.
Véritable "laboratoire naturel", un chenal marin d'environ 800 mètres, qui s'enfonce dans la mangrove à Bouraké (85 km au nord de Nouméa), a été le terrain des travaux car il possède tous les paramètres d'évolution prévus: acidification, eau plus chaude (+2°) et faible oxygène.
"C'est un site magique, très important. Sur ces sujets, on travaille en aquarium, et dans des zones volcaniques en Papouasie Nouvelle-Guinée ou en Méditerranée mais seule l'adaptation des coraux à l'acidification est étudiée", a déclaré à l'AFP Riccardo Rodolfo-Metalpa, biologiste marin à l'IRD.
Les investigations des chercheurs ont mis en évidence qu'une quarantaine d'espèces de coraux constructeurs de récifs, des "super coraux", ont réussi à s'adapter à ces conditions environnementales "comparables et même pires que celles prévues d'ici 2100".
"Des espèces coralliennes, qui ont été parmi les premières à succomber lors de l'épisode de blanchissement massif de 2016 qui a largement décimé les récifs mondiaux", ont été observées vivantes dans ce chenal, a également indiqué le Pr David Suggett, coauteur de cette étude, pour qui ce phénomène est "incroyable".
Les analyses vont désormais se poursuivre afin "de déterminer le matériel génétique que ces espèces ont acquis" et envisager peut-être "un repeuplement de zones endommagées".
Conscients que leurs conclusions "extrêmement positives" pourraient apparaître comme "une solution miracle pour les récifs", les chercheurs ont indiqué qu'il ne fallait pas sous-estimer l'ampleur de la menace des changements climatiques sur les coraux et plaidé pour "des mesures immédiates".
M. Rodolfo-Metalpa espère toutefois que ces travaux mèneront à "une révision du consensus scientifique" sur l'acidification des océans.
"Les récifs coralliens ne seront pas comme on les connaît aujourd'hui mais je suis sûr qu'ils seront toujours là. Je vois avec mes yeux des espèces qui résistent et c'est un message d'espoir", a-t-il déclaré.
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