Mme Ortega "est étroitement liée au terrorisme et au fascisme", a accusé le député Dario Vivas lors de la manifestation, appelant la procureure générale à la démission.
Des manifestants, certains avec des t-shirts à l'effigie du président Hugo Chavez (1999-2013), brandissaient des pancartes proclamant "Procureure, tu t'es vendue pour une poignée de dollars", alors que des discours très critiques contre Mme Ortega étaient prononcés.
"Ce n'est pas possible qu'une personne qui a étudié, qui est préparée, ait changé du jour au lendemain. Ou bien est-ce qu'elle est payée?", s'interrogeait une manifestante, Ana Castellanos.
M. Maduro a décidé de convoquer une assemblée constituante pour doter le Venezuela d'une nouvelle Constitution, ce que refuse l'opposition, qui manifeste depuis deux mois pour exiger le retrait de ce projet et le départ du président.
L'opposition considère que les modalités prévues pour l'élection des membres de l'assemblée constituante vont avantager le camp du président.
Jeudi, Luisa Ortega, pourtant censée appartenir au camp chaviste, a reproché à M. Maduro de ne pas avoir demandé aux Vénézuéliens par référendum s'ils souhaitaient la convocation d'une assemblée constituante, comme l'avait fait en 1999 son prédécesseur et mentor Hugo Chavez.
Elle a introduit un recours devant le Tribunal Suprême de Justice (TSJ, Cour suprême) contre la convocation de cette assemblée.
Sans la nommer, M. Maduro a sévèrement critiqué la démarche de la procureure générale. "Ce n'est pas la première fois ni la dernière qu'apparaissent des traîtres, et leur trahison commence avec leur hésitation face à la nécessité de processus de transformation", a-t-il déclaré jeudi.
Dans la foulée, Nicolas Maduro a annoncé qu'une fois que la nouvelle Constitution serait rédigée, elle serait soumise à un référendum consultatif.
Mme Ortega a aussi accusé cette semaine les militaires d'avoir fait plus de 500 blessés et causé la mort d'un jeune homme lors des manifestations hostiles au président socialiste.
Chavistes critiques
Alors que la procureure générale a été pendant plusieurs semaines la seule voix discordante au sein du camp présidentiel, d'autres chavistes ont commencé à critiquer eux aussi le processus d'assemblée constituante.
Deux magistrats, une ancienne Défenseure du peuple (personnalité qui assure une fonction officielle de médiation entre les citoyens et le pouvoir) et d'autres anciens responsables ont émis après Mme Ortega des objections sur le processus constituant lancé par M. Maduro.
L'opposition, majoritaire au Parlement, continue depuis deux mois à manifester presque quotidiennement pour réclamer le départ du pouvoir de M. Maduro, souhaité par sept Vénézuéliens sur dix selon les sondages.
Les violences qui marquent régulièrement ces rassemblements ont fait 63 morts, selon un nouveau bilan publié vendredi.
Le mécontentement croît dans le pays, confronté à une grave crise économique qui entraîne des pénuries de produits alimentaires et de médicaments.
Les opposants ont défilé vendredi jusqu'au siège de la chaîne de télévision officielle VTV à Caracas pour réclamer une information "équilibrée" et "exacte".
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