Jamais la N.1 française (14e mondiale) n'avait atteint les huitièmes de finale. C'est chose faite après son admirable remontée contre Rogers qui a mené 5-2 dans la dernière manche avant d'être emportée par la fougue et l'audace de la grande blonde (7-5, 4-6, 8-6).
"J'ai traversé un tas d'émotions. A 5-2, j'étais mal barrée au troisième set. Je n'y croyais pas vraiment. Je me suis dit que cela allait repartir avec quelques olas peut-être", a affirmé "Kiki", ovationnée par le public du court Suzanne-Lenglen.
Lors des trois dernières éditions, elle avait calé au troisième tour, face à l'Américaine Serena Williams l'an passé, la Belge Alison Van Uytvanck en 2015 et l'Allemande Andrea Petkovic en 2014.
Ce cap franchi confirme les grands progrès de la Nordiste de 24 ans, qui s'est invitée dans le club des principales prétendantes à la Coupe Suzanne-Lenglen.
Ses très bons résultats cette saison, avec un premier titre en carrière à Saint-Pétersbourg, et trois autres finales, dont deux sur l'ocre à Stuttgart puis Madrid, ont façonné ce statut. Les absences de Serena Williams, enceinte, et de Maria Sharapova, privée d'invitation, n'ont fait que le renforcer.
Trahie par son service
Pour le confirmer, il fallait prendre une revanche devant Rogers, qui lui avait infligé une gifle l'an passé à New Haven sur dur (6-1, 6-1). Sur terre battue, l'Américaine a aussi de bonnes capacités comme l'a montré son parcours jusqu'en quarts de finale l'an passé, alors qu'elle n'était classée que 108e.
Avec son jeu à plat, ses frappes en profondeur et une certaine ténacité, la joueuse de Charleston, en Caroline du Sud, a poussé la N.1 des Bleues dans ses retranchements.
Souvent trahie par son service (13 doubles fautes), Mladenovic a compensé par sa puissance et sa prise de risques. Après avoir manqué 3 balles de break dans le deuxième set (3-3), elle avait pourtant perdu l'ascendant et s'est retrouvée dos au mur dans la dernière manche.
Mais au lieu de baisser les bras, elle a sorti le grand jeu et aligné 10 points d'affilée, dont une amortie de revers hardie aidée du filet et quelques coups proches des lignes, pour refaire surface.
A force de mitrailler (43 coups gagnants contre 30), elle s'est offert un break blanc sur le service de l'Américaine (7-6) et a bouclé la partie après 2h46 de lutte. Elle donne maintenant rendez-vous dimanche à Muguruza.
Ce sera un vrai défi car la championne en titre a élevé son niveau d'un cran quelques heures plus tôt contre la bondissante Kazakhe Yulia Putintseva (7-5, 6-2), quart-de-finaliste l'an passé.
Impitoyable Nadal
Nadal n'a lui laissé qu'un seul jeu au pauvre Géorgien Nikoloz Basilashvili (6-0, 6-1, 6-0) pour signer la victoire la plus écrasante de sa carrière à Roland-Garros.
"Je m'attendais évidemment à un match très, très difficile, mais pas à quelque chose comme ça. Le score est assez embarrassant, mais il faut que je l'accepte", a déclaré le 63e mondial, pulvérisé en 1h30. "J'ai fait mon meilleur match depuis longtemps. Je suis très content car Nikoloz jouait bien ces derniers temps", a dit le nonuple vainqueur du tournoi.
Nadal disputait le 100e match de sa carrière au meilleur des cinq sets sur terre battue. Il n'en a perdu que deux (à Roland-Garros en 2009 et 2015). L'an passé, il avait abandonné avant le troisième tour à cause d'une blessure à un poignet.
En fin d'après-midi, Lucas Pouille défiait l'Espagnol Albert Ramos qui l'avait battu lors des demi-finales du tournoi de Monte-Carlos en avril.
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