"Mon modèle a toujours été Mohamed Ali, j'ai grandi avec lui, c'est pour ça que j'ai cette boxe assez aérienne", explique Yoka à l'AFP.
Ali a d'abord été Cassius Clay, champion olympique 1960, avant de devenir le plus grand boxeur de tous les temps. Le Français de 25 ans, champion olympique à Rio l'été dernier, n'a pour le moment réussi que le premier pas.
Mais son objectif est clair: devenir le premier Français champion du monde des poids lourds.
Alors: flotte-t-il comme un papillon ? Pique-t-il comme une abeille ?
L'adage, qui allait si bien à Ali, devra obligatoirement se vérifier pour Yoka vendredi, sous peine d'une énorme désillusion.
A priori, le Français est à l'abri de l'échec contre Travis Clark, un Américain certes invaincu mais au pedigree modeste.
La Conquête
Le combat sera diffusé en direct par Canal+ qui a signé en janvier un contrat d'exclusivité avec Yoka pour une durée de quatre années, soit le temps prévu pour que Yoka devienne champion du monde.
"Aujourd'hui le sport est passé dans une autre dimension au niveau de la communication et du management, et en France, on est en retard", explique Yoka.
Cette soirée pugilistique a été baptisée "La Conquête", ce qui n'est pas sans rappeler le plan marketing concocté par la chaîne cryptée dans les années 2000 pour un autre champion olympique français, Brahim Asloum.
Ce dernier, qui avait eu du mal à gérer la transition souvent délicate entre amateurs et professionnels, était brièvement devenu champion du monde WBA des mi-mouches fin 2007 après deux échecs pour décrocher une ceinture mondiale dans la catégorie supérieure des poids mouches.
Yoka évolue lui dans la catégorie reine, et son défi apparaît à la hauteur de la grande confiance dont il fait preuve à l'égard de son talent.
Avant lui, quatre Français ont échoué à conquérir un titre mondial dans la catégorie reine: Georges Carpentier en 1921, Lucien Rodriguez en 1983, Jean-Marc Mormeck en 2011, et Johann Duhaupas en 2015.
Mais vendredi soir au Dôme du Palais des Sports de Paris ce n'est évidemment pas encore un boxeur de niveau mondial qui lui sera opposé, même si son adversaire est invaincu.
Professionnel depuis 2009, Travis Clark a disputé 12 combats, tous victorieux, huit s'étant achevés avant la limite.
Cet Américain de 38 ans aux tatouages impressionnants, venu sur le tard à la boxe chez les pros, a aussi combattu en Mixed Martial Arts (MMA).
"Il est dur au mal, c'est un bon boxeur pour un premier combat", juge Yoka.
Soirée boxe en France
Cette soirée sera par ailleurs l'occasion pour Souleymane Cissokho, médaillé olympique français des poids welters l'été dernier, de remonter sur le ring pour son deuxième combat chez les pros, face au Géorgien Giorgi Kerdikoshvili.
Autre membre de la "Team Solide", qui avait porté haut les couleurs de la France lors des épreuves de boxe des JO de Rio, Mathieu Bauderlique devait à l'origine être présent vendredi soir mais il s'est récemment blessé.
"Il y a beaucoup de lumière qui est mise sur moi et j'ai envie d'en faire profiter toute la boxe française", souligne Yoka.
Eliminé en quarts des jeux de Londres en 2012, Nordine Oubaali tentera de remporter une douzième victoire en autant de combats, contre le Mexicain Alejandro Hernandez, ce qui pourrait lui valoir de se voir proposer ensuite une chance mondiale chez les poids coq.
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