Cette fois, "Jawad", "logeur" présumé des jihadistes du 13-novembre rendu célèbre par une vidéo où il clamait maladroitement son innocence, comparaissait pour avoir insulté et menacé de mort cinq policiers qui assuraient son escorte, lors de son procès dans ce même tribunal fin janvier pour trafic de cocaïne.
A son arrivé dans le box, ce jeune homme de trente ans, en larmes et ivre de colère, avait alors accusé les fonctionnaires de violences avant de les noyer sous un flot d'insultes.
Frappé à coups de matraques télescopique au niveau du thorax, le prévenu s'était vu prescrire 5 jours d'incapacité totale de travail. De leur côté, les cinq policiers ont déposé plainte.
Jeudi, torse bombé et regard noir, il a reconnu les insultes et exprimé des "regrets". Mais livré une version des faits bien loin de celle des fonctionnaires, absents de l'audience, selon lesquels il n'aurait pas supporté une "palpation".
"Il m'a dit : +Century 21, ferme ta gueule et colle toi au mur+. Ensuite, il m'a mis la matraque entre les jambes, à mis une main de chaque côté et m'a soulevé, mes pieds ne touchaient plus par terre. Puis il m'a enfoncé la matraque dans le ventre en me disant +Tu manges bien en prison espèce de gros kebab+. J'ai pété les plombs, je les ai insultés et j'ai montré le poing", a-t-il raconté.
Pour se défendre, celui qui a déjà purgé quelque 10 ans de prison, dont huit pour coups mortels, a plaidé avoir "été 50 fois au tribunal de Bobigny, extrait 40 fois de cellule, contrôlé 100 fois dans la rue et ne jamais avoir fait d'outrage" à des policiers.
Des arguments apparemment entendus par la présidente, qui a recadré à plusieurs reprises l'ingérable Bendaoud, alors qu'il mimait un joueur de pipeau ou lançait "elle est complètement toc toc" pendant les réquisitions de la procureure.
Le ministère public réclamait 6 mois ferme, mais Jawad Bendaoud a écopé de six mois de mise à l'épreuve à sa sortie de détention, avec une obligation de soins. Il devra aussi verser 400 à 700 euros d'indemnisation à chacun des cinq policiers.
"Une décision d'apaisement" pour cet homme "broyé" par l'isolement et "piétiné par la France", a salué son avocat, Xavier Nogueras.
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