C'est un peu la scène normande qui se voit récompensée au travers du molière remis mardi 30 mai 2017 à Emmanuel Norblet. Formé au conservatoire de Rouen (Seine-Maritime), c'est pour un seul en scène, Réparer les vivants, produit par le Centre dramatique national de la ville qu'il est aujourd'hui propulsé sous le feu des projecteurs.
"Ça ne change pas une carrière"
Mais l'acteur de 40 ans a le triomphe modeste."C'est une forme de récompense à laquelle on ne pense pas lorsqu'on prépare un spectacle, assure-t-il. Je ne savais pas ce que la pièce allait devenir quand j'ai commencé à la répéter à Vire, entre deux ateliers dans des lycées." Il le reconnaît, "ça fait très très plaisir, mais en réalité ça ne change pas une carrière. J'ai des amis qui ont eu des molières et qui continuent à connaître les hauts et les bas de ce métier indifféremment."
Les hauts et les bas de la vie d'acteur, Emmanuel Noblet les connaît bien. Ses débuts dans le métier se sont d'ailleurs faits un peu par hasard. "Rien ne m'amenait vers le théâtre, j'y suis allé tout doucement", raconte-t-il. C'est pendant ses études de droit à la fac de Rouen qu'il commence à découvrir les cafés-théâtres et intègre une troupe d'étudiants.
Formé au conservatoire de Rouen
Un ami l'inscrit au conservatoire. C'est là qu'il a le déclic. "Là je découvre les textes, ce que c'est de dire des phrases, des mots bien plus forts, qui ont bien plus d'émotions que le quotidien de la vie". Une rencontre le marquera particulièrement: celle de son professeur, Maurice Attias, avec qui il a d'ailleurs fêté son molière. "Il a fait éclore en moi à ce moment-là ce qui ne demandait qu'à germer: mon envie de faire ce métier, que j'ai suivie."
Sa passion, il l'exercera sous diverses formes: école de lumière, assistant metteur en scène… Une formation qui lui a "donné des armes pour mettre en scène après". Après 15 ans sur les planches - "des projets inconnus dans les plus petits coins de France, des grands à côté de François Morel" - il décide finalement de tenter l'aventure du "seul en scène".
Guidé par ses intuitions
Une forme de théâtre "que j'adore, car on doit tout imaginer: personne en face ne peut tout jouer, on se raconte une histoire encore plus forte du fait qu'elle est totalement liée à nos intuitions". La date à laquelle il se lance, il s'en souvient encore: le 4 janvier 2014, lorsqu'il découvre le roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, le jour de sa sortie en libraire.
"J'ai immédiatement senti que j'avais rendez-vous avec cette histoire-là, ces mots". Sur scène, il raconte l'histoire d'un jeune homme de 19 ans et de sa famille, confrontée au choix du don d'organe et dont le coeur reprendra vie dans le corps d'une femme de 51 ans.
À Paris de septembre à décembre, il partira ensuite à l'étranger (Maroc, Amérique du Sud…) pour jouer et rejouer son succès. Après une pause et un passage sur le petit écran dans une série de France Télévision, il n'exclut pas de revenir jouer Réparer les vivants à Rouen, la ville qui a vu naître la pièce.
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