Entre les 5 et 10 juin, Israël envahit le Sinaï égyptien, la Cisjordanie, la bande de Gaza, Jérusalem-Est et le plateau syrien du Golan au cours d'un conflit éclair dont les conséquences perdurent 50 ans après.
Si Israël s'est depuis retiré du Sinaï, le Golan et Jérusalem-Est ont été annexés et la Cisjordanie est toujours occupée. Israël s'est également retiré de la bande de Gaza mais maintient l'enclave palestinienne sous blocus.
Israël maître du ciel
Plusieurs semaines de tension ont précédé le conflit. En mai, l'Egypte de Gamal Abdel Nasser a notamment exigé et obtenu le départ des Casques bleus du Sinaï, puis fermé le détroit de Tiran aux navires israéliens, entraînant le blocus du golfe d'Aqaba.
Le lundi 5 juin 1967, à l'aube, la chasse israélienne pilonne les bases aériennes égyptiennes. Les blindés israéliens se mettent en mouvement vers le front égyptien. Les pays arabes se déclarent en guerre contre Israël. Jérusalem est sous le feu des mortiers.
Dans la soirée, le gouvernement israélien annonce avoir mis hors de combat l'aviation égyptienne, clouée au sol.
Chute de Gaza
Le 6 juin, l'armée israélienne s'empare de Gaza, alors sous administration égyptienne. Les troupes israéliennes pénètrent dans le secteur arabe de Jérusalem.
Après un long tête à tête américano-soviétique, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat.
La Jordanie plie
Le 7 juin, une grande bataille des blindés éclate au coeur du Sinaï, tandis que l'armée israélienne occupe la rive orientale du canal de Suez. La marine s'empare de Charm el-Cheikh et dégage le golfe d'Aqaba.
"Le gros de l'armée égyptienne s'enfuit en désordre et nous avons occupé la plus grande partie du Sinaï", déclare le commandant en chef de l'armée israélienne, le général Itzhak Rabin, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.
Les quartiers juifs de Jérusalem sont bombardés.
Les forces israéliennes entrent dans la Vieille Ville de Jérusalem et le Premier ministre israélien Levi Eshkol se rend au mur des Lamentations.
L'armée israélienne occupe la plus grande partie de la rive occidentale du Jourdain. La Jordanie accepte le cessez-le-feu.
"Nous avons atteint les objectifs politique et de sécurité", déclare le ministre de la Défense, le général Moshé Dayan.
L'Egypte jette l'éponge
Le 8 juin, les Israéliens atteignent le canal de Suez, la bataille du Sinaï est finie. Mais ce n'est que dans la nuit que la radio du Caire annonce l'acceptation par l'Egypte du cessez-le-feu demandé par le Conseil de sécurité et annoncé plus tôt par des médias étrangers.
La Maison Blanche fait savoir que le téléphone rouge qui relie directement la présidence des Etats-Unis au Kremlin a été utilisé plusieurs fois pendant la crise.
Des tirs d'artillerie ont lieu à la frontière israélo-syrienne.
Vraie fausse démission de Nasser
Le 9 juin, coup de théâtre au Caire: le président Nasser annonce sa démission dans une allocution télévisée. Le monde arabe est consterné. Dans les rues du Caire, la foule demande à Nasser de rester. Il revient sur sa décision.
A la frontière israélo-syrienne, de violents combats se déroulent avec blindés, artillerie et infanterie. Les Israéliens pénètrent dans le Golan, s'emparant de la plupart des crêtes qui dominent le territoire israélien.
La Syrie cède
Le 10 juin, Nasser annonce qu'il reste président "conformément à la volonté populaire".
Sur le front syro-israélien, la lutte fait rage. Tout l'arsenal militaire israélien est mobilisé pour anéantir les positions fortifiées syriennes. Après la chute de Qouneitra, la Syrie s'incline et cesse le combat.
En six jours, Israël a brisé le mythe nassérien, vaincu trois armées arabes qui menaçaient son existence et fixé lui-même ses frontières sur le canal de Suez, le Jourdain et le Golan. Le monde arabe est sous le choc.
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