"Je profite de chaque instant", résume le Français, relâché à l'heure de répondre aux quelque 270 journalistes massés dans une salle de presse surchauffée. A Valdebebas, le centre d'entraînement du club, c'est le jour du "Media Day", une journée portes ouvertes pour la presse imposée aux deux finalistes par l'UEFA.
Sweat-shirt anthracite aux couleurs du club, sourire omniprésent, "Zizou" ne semble pas vivre ce passage obligé comme une corvée. Cela surprend un peu quand on l'a connu, joueur, peu à l'aise dans l'exercice médiatique.
"La pression se voit davantage" quand on joue une finale, admet le jeune technicien de 44 ans.
"Habituellement, vous êtes 25 dans cette salle. Cela montre un peu ce que signifie ce match. C'est ce que nous aimons tous: jouer des finales, que ce soit les joueurs, l'encadrement, les supporters... On +kiffe+ tous ça! Nous jouons une autre finale, à nouveau en Ligue des champions, et c'est très beau", lance-t-il.
Volontiers chambreur, le Français semble regoûter avec plaisir à l'excitation des matches couperets, dix ans après la fin de sa riche carrière de joueur.
Et d'une pirouette, il évacue une question dérangeante: "Aujourd'hui, ce sera un entraînement très basique, parce que vous (les journalistes) êtes là pour regarder. Mais à partir de demain, on va préparer le match!"
Tranquille
Sous une température déjà estivale, Madrid se prépare à vivre une nouvelle finale, la troisième en quatre ans.
Marca, le quotidien sportif le plus lu d'Espagne, donne le ton: "Finies les vacances!", écrit le journal, allusion aux quelques jours de déconnexion que Zidane a offerts à ses joueurs après la conquête du titre en Championnat d'Espagne. La plupart ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos de destinations ensoleillées.
"Moi, je suis resté ici", a souri Zidane, l'air tranquille. "Et hier (lundi), je suis allé voir mes parents, mon frère, la famille, j'ai fait l'aller-retour."
Tout semble glisser sur le Marseillais, qui a savamment désamorcé les polémiques les plus épineuses tout au long de la saison.
Son avenir au Real? "J'ai encore un an de contrat", dédramatise-t-il. "Je veux être dans ce club, mais cela dépend de ce que tu arrives à faire dans ce club."
Les critiques qu'a essuyées son attaquant vedette Cristiano Ronaldo, éclaboussé en fin d'année dernière par un vaste scandale de fraude fiscale présumée ? "Cristiano sait faire la distinction. Je n'ai pas de doute sur le fait qu'il sera concentré."
Difficile d'imaginer que cet entraîneur-là, si serein, s'apprête à disputer la finale de clubs la plus prestigieuse du monde. Et qu'il peut devenir le premier technicien à conserver le titre en C1 depuis Arrigo Sacchi et l'AC Milan en 1989 et 1990.
Même s'il reconnaît que cet "exploit" serait "quelque chose d'extraordinaire, marquer l'histoire n'est apparemment pas sa priorité affichée. "Je ne parle pas de ça, je dis juste que je profite de chaque instant, parce que je sais qu'un jour ça va s'arrêter". Et jusqu'au bout, Zinédine Zidane veut profiter de son beau voyage.
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