"Tout est bon pour une exploitation politique et électorale (...) mais peu importe, les gens me connaissent, ils savent mon travail, ils savent mes convictions et ils savent mon honnêteté", a déclaré dimanche M. Ferrand, en campagne ce week-end dans la 6e circonscription du Finistère.
"Je fais campagne tranquillement mais avec motivation, parce qu'une campagne c'est toujours un moment où il faut être au charbon sur le terrain et plein d'énergie, ce que je suis", a affirmé devant la caméra de BFMTV cet ex-PS qui brigue un second mandat sous l'étiquette de la République en marche!.
Le ministre de la Cohésion des territoires a été mis en cause par le Canard Enchaîné pour des tractations immobilières impliquant sa compagne, et pour l'embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire.
Si le parquet de Brest a décidé de ne pas ouvrir d'enquête sur le volet immobilier et que le Parquet national financier n'est pas compétent "à ce stade" selon une source proche du dossier, plusieurs ténors LR ont continué de cibler l'ex-socialiste, un des premiers à avoir rejoint Emmanuel Macron.
Mêlant les cas de M. Ferrand et du garde des Sceaux François Bayrou, renvoyé en correctionnelle dans une affaire de diffamation, le patron des députés LR, Christian Jacob, a dénoncé un gouvernement "empêtré dans ses propres turpitudes".
Secrétaire général du parti, Bernard Accoyer a considéré qu'"il y a derrière toute cette affaire un véritable scandale"concernant le ministre de la Cohésion des territoires.
Plus mesuré, François Baroin, chef de file LR pour les législatives, a estimé que la position de M. Ferrand allait "très vite devenir intenable" face à "la pression médiatique et aux interrogations des électeurs".
"Schizophrénie"
Porte-parole de la France insoumise et avocate, Raquel Garrido a épinglé sur Sud Radio "un bon coup immobilier". "C'est de l'argent facile", et "le problème moral, il est là. Il y en a qui se gavent avec leurs petits réseaux, c'est une oligarchie", a-t-elle dénoncé.
"L'affaire est derrière nous : pas de saisie du parquet financier et pas de saisie du parquet de Brest, pour moi le débat est clos et la page est tournée", a de son côté tranché la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez, proche du président du MoDem, François Bayrou.
Et la riposte a été ferme de la part de la République en Marche. "L'affaire judiciaire n'existe pas", a estimé le porte-parole du mouvement, Benjamin Griveaux, sur France 3, avant d'attaquer les détracteurs.
Il a pointé "une forme de schizophrénie" des Républicains qui, "il y a quelques semaines, proposaient la suppression du Parquet national financier" et "aujourd'hui le saisissent". "Ils ont oublié que leur candidat (à la présidentielle François Fillon) a été mis en examen par le PNF, ce qui n'est pas le cas de Richard Ferrand", a-t-il relevé.
Ce candidat aux législatives a également renvoyé dans les cordes le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui avait demandé "solennellement" à l'exécutif de s'exprimer sur une affaire comportant un volet "d'enrichissement personnel".
"De la part de quelqu'un qui a été condamné pour emplois fictifs (...) je pense qu'il est le moins bien placé pour s'exprimer sur ces questions de comportement et d'éthique en politique", a lancé M. Griveaux.
Une référence à l'affaire des emplois fictifs de la Mutuelle nationale des étudiants de France (Mnef), dans laquelle M. Cambadélis a été reconnu coupable en 2006 et condamné à six mois de prison avec sursis ainsi que 20.000 euros d'amende pour avoir été rémunéré par cette mutuelle proche du PS entre 1991 et 1995.
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