Le mercredi 24 mai 2017, un commerçant âgé de 33 ans, a comparu devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour vente de boissons alcoolisées à des mineurs, dans une petite commune au sud de Caen, le mardi 14 février 2017.
Sept bouteilles d'alcool dans les sacs de sport
Devant l'épicerie, deux jeunes âgés de 14 ans sont surpris par le maire avec, dans leurs sacs de sport, cinq bouteilles de bière, une de rhum, une de vodka, ainsi que du jus d'orange. Ils déclarent qu'ils viennent de les acheter pour une quarantaine d'euros à la supérette.
"On a attendu l'ouverture pour être les premiers clients. On voulait faire une fête." Le maire prévient alors la gendarmerie.
"C'est un complot, une vengeance"
A la barre, tout comme il l'a fait durant l'enquête, le prévenu nie catégoriquement les faits. Il a bien vendu ces bouteilles mais à un homme tout à fait majeur. Les deux jeunes ne sont venus qu'après, pour acheter des gâteaux d'apéritif.
"C'est une vengeance, explique-t-il, le maire voulait acquérir ce bâtiment, mais le tribunal administratif m'a donné raison. Depuis, l'ambiance avec l'élu est délétère. Ceci est un complot."
Le procureur, qui a du mal à croire que les jeunes aient pu être à ce point instrumentalisés, requiert une amende de 800 euros, estimant que l'infraction est bien constituée.
Relations conflictuelles
L'avocat de la défense insiste sur les relations conflictuelles entre le maire et son client. "Depuis qu'il a raté l'acquisition de ce bien, il ne veut pas de lui dans sa commune. On peut également penser que l'homosexualité de mon client y est pour quelque chose. En effet, avec son compagnon, ils ont décidé de vivre dans ce village et l'homosexualité à la ville est une chose, mais en est une autre à la campagne".
Néanmoins, ils ont le soutien de la population. Ce commerce a été aménagé en salon de thé où les gens âgés aiment à se retrouver. Ils apprécient cet endroit convivial.
Mais depuis cet incident, l'école a suspendu l'achat de ses denrées alimentaires et cette histoire a amené le commerçant à trois semaines d'arrêt de maladie. La relaxe est sollicitée.
L'affaire est mise en délibéré au mercredi 7 juin 2017.
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