"Je suis honoré d'être ici avec les membres d'une alliance qui a encouragé la paix et la sécurité à travers le monde", a lancé M. Trump lors d'une cérémonie au nouveau siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles.
Mais sa brève allocution a d'abord retenu l'attention pour les mots qu'il n'a pas prononcés et que tout les monde attendait: un soutien clair, explicite, au fameux "article 5" de l'Otan, qui prévoit que les Alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure.
Le nouveau président américain a répété avec virulence ses reproches à l'égard de l'Otan, qu'il a longtemps qualifiée d'"obsolète".
"L'Otan du futur doit se concentrer sur le terrorisme et l'immigration, ainsi que sur les menaces de la Russie et les frontières à l'est et au sud de l'Otan", a insisté M. Trump, sous un soleil radieux, s'appuyant sur ces exigences pour réclamer que les Alliés mettent davantage la main à la poche.
'Injuste pour les Américains'
"Les membres de l'Otan doivent enfin contribuer équitablement et remplir leurs obligations financières", a-t-il insisté, dans un discours clairement destiné à sa base électorale aux Etats-Unis.
"Ceci est injuste pour les gens et contribuables des Etats-Unis", a-t-il estimé, soulignant que 23 des 28 pays membres ne payaient "toujours pas ce qu'ils devraient".
M. Trump évoquait là les pays de l'Otan dont le budget militaire n'atteint pas 2% du Produit intérieur brut, cap fixé pour 2024.
Les Européens ont accepté jeudi que l'Otan devienne membre à part entière de la coalition internationale contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, ce que Washington réclamait depuis plus d'un an.
Des pays comme la France, l'Allemagne ou l'Italie étaient jusqu'ici réticents, craignant que cela détériore encore davantage l'image de l'Alliance dans le monde arabe, déjà écornée après l'invasion américaine de l'Afghanistan et la campagne de frappes occidentales en Libye.
La cérémonie de remise du siège a permis de dévoiler un morceau du Mur de Berlin, symbole de la fin de la Guerre froide en Europe, et un débris du World Trade Center, en souvenir des attentats du 11 septembre 2001.
Le magnat de l'immobilier n'a pas résisté à lancer une pique moqueuse sur le coût du nouveau siège (1,1 milliard d'euros): "Je n'ai jamais demandé combien cela avait couté", a-t-il plaisanté, déclenchant des rires, tout en jugeant le résultat "magnifique"
La première visite du président américain à Bruxelles avait démarré jeudi matin par un étalage des divergences.
Que ce soit sur la Russie, avec laquelle les relations de l'Otan et de l'UE sont sont glaciales depuis le début de la crise ukrainienne, sur le réchauffement climatique ou le libre-échange, difficile de trouver une "position commune", a expliqué le président du Conseil européen, qui représente les 28 Etats de l'UE.
Enquête sur les fuites
Et la Première ministre britannique, Theresa May, n'a pu cacher son irritation devant des fuites, dans la presse américaine, d'informations cruciales dans l'enquête sur l'attentat de Manchester qui a fait 22 morts lundi soir.
"Je vais clairement dire au président Trump que les renseignements qui sont partagés entre nos services respectifs doivent rester confidentiels", a-t-elle dit.
Soucieux de calmer cette polémique, M. Trump a ordonné que le Département de la Justice diligente une enquête interne pour débusquer les responsables ayant transmis ces informations aux médias.
"Les coupables devront être poursuivis avec toute la rigueur de la loi", a promis le locataire de la Maison Blanche.
"Il n'y a pas de relation que nous chérissons le plus que la +relation spéciale+ entre les Etats-Unis et le Royaume-uni", a-t-il martelé.
A sa demande, les dirigeants ont respecté une minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque de Manchester, revendiquée par l'EI.
Les nombreuses fuites à Washington - y compris les informations confidentielles sur un attentat que préparerait l'EI à l'aide d'un tablette ou d'un ordinateur portable dans un avion, que M. Trump a partagé avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans le Bureau ovale - ont déclenché de vives polémiques depuis sa prise de fonction.
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