Les leaders syndicaux et patronaux seront accueillis tour à tour pour des rencontres d'une heure. Laurent Berger (CFDT) ouvrira le bal à 9H00, suivi dans la matinée par Philippe Martinez de la CGT (10H00), Jean-Claude Mailly de FO (11H00) et Pierre Gattaz du Medef (12H00).
Les rencontres bilatérales se poursuivront avec François Asselin de la CPME (15H00), Alain Griset de l'U2P (16H00), François Hommeril de la CFE-CGC (17H00) et Philippe Louis de la CFTC (18H00).
Au menu: la réforme du droit du travail, que le gouvernement compte mener au pas de charge, par ordonnance, pour une entrée en vigueur à la rentrée de septembre.
Mais "à ce stade, il ne va pas discuter du contenu précis de la réforme, car dès mercredi le Premier ministre et la ministre du Travail vont à leur tour recevoir les partenaires sociaux", indique-t-on à l'Elysée.
Le président ne compte pas non plus négocier le principe des ordonnances, selon la même source. "Son agenda social et ses convictions ont été largement exprimés au cours de la campagne, les Français et les syndicats savent de quoi il retourne".
Hormis le plafonnement des indemnités prud'homales, le regroupement des instances représentatives du personnel et le référendum d'entreprise à l'initiative de l'employeur, les contours de la réforme restent flous, tout comme la place laissée aux partenaires sociaux dans son élaboration.
Pour les syndicats, pas question que le dialogue social passe à la trappe, faute de quoi un nouveau mouvement social est inévitable.
Si le gouvernement "passe en force, il y aura un effet boomerang", a mis en garde Jean-Claude Mailly, qui relève, pour l'heure, trop "d'ambiguïtés" pour "savoir ce que, concrètement, le gouvernement envisage".
Quant à Philippe Martinez, il critique la "méthode" d'une concertation rapide avant des ordonnances prises au coeur de l'été: c'est "un peu fort de café de discuter d'un texte aussi essentiel pendant que les salariés sont en congé".
Pour Laurent Berger, "une réforme hâtive du code du travail serait contre-productive", et "si Emmanuel Macron veut passer à la hussarde, ça ne marchera pas". Un sentiment partagé par le président de la CFTC, Philippe Louis, qui insiste sur "l'importance de la méthode" et le "besoin d'un dialogue social riche, constructif et apaisé".
'Aller vite'
Le souvenir du conflit social autour de la loi El Khomri reste vif. Insuffisamment discutée avec les partenaires sociaux et rejetée par une partie des syndicats, la réforme a donné lieu à six mois de contestation à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-Fidl-Unef-UNL, ponctuée de 13 journées de grèves et manifestations, souvent émaillées de violences.
Côté patronal, la priorité est tout autre: il faut "aller vite", selon les termes de Pierre Gattaz. "La réforme du marché du travail, c'est le sujet majeur de la France aujourd'hui. Faisons-le en toute transparence, en concertation, mais en rapidité", a-t-il exhorté, approuvant le recours aux ordonnances.
Sur le fond, les grandes orientations voulues par Emmanuel Macron conviennent au patronat, même si la CPME et l'U2P réclament des mesures spécifiques pour les petites entreprises.
Pas de consensus, en revanche, chez les syndicats, notamment sur l'inversion de la hiérarchie des normes.
C'était déjà cette fameuse inversion, qui donne la primauté aux accords d'entreprises par rapport aux conventions de branches et la loi, qui avait cristallisé la contestation anti-loi El Khomri. Emmanuel Macron veut étendre à tout le code du travail ce principe, qui n'est aujourd'hui applicable qu'aux sujets liés à la durée du travail.
Cela reste une ligne rouge pour la CGT et FO, tandis que la CFDT est ouverte au dialogue si le droit applicable en l'absence d'accord d'entreprise reste élevé.
Seule une mesure parvient à faire l'unanimité des syndicats, mais contre elle: le plafonnement des indemnités prud'homales.
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