L'ancienne présidente est entrée la mine sombre, sans maquillage et arborant son matricule de détenue, dans le tribunal du district central de Séoul, évitant de croiser le regard de celle par qui le scandale est arrivée, sa confidente de l'ombre et "amie de 40 ans" Choi Soon-Sil, également poursuivie.
Ce procès, qui devrait durer des mois, est un nouvel acte d'une saga qui a commencé l'été dernier et qui a précipité la descente aux enfers de Mme Park, une fille de dictateur qui a été démocratiquement élue avant d'être destituée en mars par la plus haute juridiction du pays.
"Prévenue Park Geun-Hye, quel est votre profession?", a demandé le président du tribunal, Kim Se-Yun.
"Je n'ai pas de profession", a-t-elle répondu.
Celle qui vivait il y a encore quelques mois à la "Maison bleue", le siège de la présidence sud-coréenne, a été conduite menottée au tribunal, effectuant le trajet depuis sa prison à bord d'un car du ministère de la Justice escortée d'au moins six gardiens.
Mme Park, 65 ans, a été destituée en décembre par le Parlement en raison de son implication dans le scandale de corruption qui tourne autour de l'énigmatique figure de Mme Choi. La Cour constitutionnelle a confirmé cette destitution en mars, ce qui a eu pour conséquence de lever son immunité.
Cette dernière, qui n'occupait aucune position officielle dans l'administration, est accusée d'avoir profité de ses relations avec l'ex-présidente pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux grands conglomérats du pays, en échange de faveurs politiques.
L'héritier de Samsung Lee Jae-Yong et le président de Lotte Shin Dong-Bin sont également poursuivis.
Mme Choi, qui est la fille d'un leader religieux douteux qui fut le mentor de Mme Park pendant des années, est aussi accusée de s'être mêlé des affaires de l'Etat, y compris des nominations au sommet, alors qu'elle n'avait aucune habilitation en matière de sécurité.
La présidente déchue, qui dément toute malversation et accuse Mme Choi d'avoir abusé de leurs liens d'amitié, est jugée pour 18 chefs, y compris corruption, coercition et abus de pouvoir.
Mme Park est la troisième ex-présidente jugée pour corruption après Chun Doo-Hwan et Roh Tae-Woo, condamnés dans les années 1990.
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