"Je travaille à un accord aujourd'hui, mais ce ne sera pas l'accord final" attendu, a déclaré à son arrivée le président de l'Eurogroupe --qui réunit les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique-- le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.
Les éventuelles "décisions définitives" sur un allègement de la dette grecque ne seront prises que "l'an prochain, pas aujourd'hui", a-t-il insisté.
Un accord des créanciers de la Grèce pour soulager sa dette est espéré depuis des mois car il écarterait le spectre renaissant d'un "Grexit".
Autour de la table à Bruxelles, entre autres, les 19 ministres des Finances de la zone euro réunis en Eurogroupe, et le Fonds monétaire international (FMI), impliqués dans le troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros accordé à Athènes en juillet 2015.
Voilà des mois que ce plan patine, les créanciers ne parvenant pas à s'entendre sur la capacité du pays à faire face à son énorme dette publique (179% du PIB).
Très préoccupé, le FMI refuse de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.
Une éventualité que l'Allemagne, à quelques mois d'élections législatives cruciales, a jusqu'à présent balayée d'un revers de main... tout en considérant dans le même temps le FMI indispensable à la poursuite du programme.
Les messages d'optimisme affichés ces derniers jours sur cette question ont été largement nuancés lundi.
"Pour être tout à fait honnête, il y a beaucoup de travail à faire pour rapprocher les positions", a ainsi déclaré le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, qui participe à son premier Eurogroupe.
Accord 'politique'
"Il faut faire tous les efforts pour parvenir (à un accord) ou nous en approcher", a pour sa part affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, beaucoup plus confiant dimanche.
Les débats pourrait s'éterniser dans la soirée de lundi et peut-être même durant la nuit.
Pour contenter ses créanciers, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras s'est résolu à soumettre à son Parlement de nouvelles mesures d'austérité, adoptées dans la douleur le 18 mai dernier, malgré grèves et manifestations.
Au total, 4,9 milliards d'euros d'économies, via de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d'impôts.
Ces mesures de rigueur devront être appliquées non pas pendant le plan actuel, qui court jusqu'en 2018, mais dans les trois années suivantes, soit entre 2019 et 2021.
"Il n'y a plus d'excuses pour tergiverser encore sur la question de l'allègement de la dette", avait déclaré dimanche le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, estimant que son pays avait "totalement rempli ses obligations et à temps".
"Ce que le gouvernement et le Parlement grec ont décidé est considérable, cela va dans la bonne direction", lui a répondu lundi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Ce dernier, comme M. Dijsselbloem, a laissé entendre que la zone euro pourrait ouvrir la voie lundi au versement d'une nouvelle tranche d'aide, très attendue par Athènes, qui a besoin d'argent pour rembourser en juillet sept milliards d'euros d'anciennes créances.
Wolfgang Schäuble a ainsi dit en arrivant s'attendre à un "accord de principe" qui déboucherait dans les prochaines semaines sur un déboursement.
Soumis à une stricte austérité depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, la Grèce peine à sortir de la récession: le PIB a reculé de 0,5% sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016.
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