Le test est crucial également pour le FN et La France insoumise qui veulent peser à l'Assemblée nationale.
Les quelque 6.000 candidats en lice - ils étaient 6.546 en 2012 - dans les 577 circonscriptions ont trois semaines pour convaincre avant le premier tour. La campagne officielle a débuté ce lundi et s'achèvera le samedi 10 juin minuit à la veille du premier tour.
L'enjeu du scrutin est renouvelé par rapport aux législatives précédentes qui permettaient surtout de confirmer le résultat de la présidentielle. Ce sont les législatives qui devront cette fois déterminer l'équilibre politique pour les années à venir.
Quelques semaines après son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron doit dégager une majorité qui lui permettra de mettre en oeuvre sa politique. Faute d'une majorité absolue (289 députés) qui semble difficile à atteindre, il devra former des coalitions avec des élus issus de la droite ou de la gauche.
Le Front national et La France insoumise comptent pour leur part sur la dynamique de leurs candidats à la présidentielle pour entrer en force à l'Assemblée.
A moins de trois semaines du premier tour, le scrutin comporte une certitude et de nombreuses inconnues. "La grande question est de savoir si les législatives vont s'inscrire dans la continuité de l'élection présidentielle ou si les électeurs vont corriger leur vote et reprendre leurs positionnements politiques habituels", analyse Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à Paris 1.
"La seule certitude, c'est le renouvellement", souligne-t-il, avec quelque 200 "primo-députés" (jamais élus auparavant) qui devraient faire leur entrée à l'Assemblée.
Enjeu financier et ancrage local
La décision de La République En Marche! d'investir une moitié de candidats issus de la société civile ainsi que la loi sur le non-cumul des mandats doivent contribuer à ce renouvellement. Plus de 200 députés sortants ne se représentent pas, préférant pour certains conserver leur mandat local.
Incertitude en revanche sur le niveau de participation au 1er tour des législatives, généralement nettement inférieur à celui du scrutin présidentiel. Incertitude également sur le poids de l'ancrage local des candidats, qui peut notamment permettre à des élus socialistes bien implantés d'être réélus. La nouvelle donne politique a en outre mis à mal le clivage gauche-droite et remis en cause les mécanismes traditionnels de désistement.
Les récents sondages donnent l'avantage à La République en Marche!, qui bénéficie d'un effet Macron avec autour de 30% d'intentions de vote au premier tour. Le tandem LR/UDI et le Front national font jeu égal autour de 20%, devant LFI à 15% et le PS, crédité de seulement 6% à 11%, qui redoute une débâcle comparable à celle de 1993, quand seulement 57 députés socialistes avaient été élus. Les spécialistes restent cependant prudents quant à d'éventuelles projections de ces résultats en nombre de sièges dans la nouvelle assemblée.
Pour tous, en particulier pour les deux forces émergentes - En Marche! et La France insoumise -, l'enjeu est également financier. C'est en effet en fonction du nombre de voix et d'élus aux législatives qu'est calculée l'aide publique à laquelle ont droit les partis et formations, avec 1,42 euro par voix pour la première tranche. Il s'agit donc pour chacun d'obtenir un maximum d'élus pour assurer le financement du parti pour les cinq ans à venir.
La publication de la liste des candidats par le ministère de l'Intérieur était attendue lundi en fin de journée.
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