"Aujourd'hui, nous avons conclu la phase préparatoire de ce voyage. Nous avons toutes les structures en place ainsi que le mandat", a annoncé le ministre maltais des Affaires européennes, Louis Grech, dont le pays détient la présidence tournante de l'UE.
"En ce qui concerne l'UE, les négociations peuvent commencer", a déclaré M. Grech lors d'une conférence de presse.
Les ministres des 27 (sans le Royaume-Uni) responsables des Affaires européennes, réunis à Bruxelles, se sont accordés lundi sur le mandat de négociations ainsi que sur les directives qui dicteront les positions des émissaires européens.
Le mandat accordé par les Etats membres est "ferme et clair", s'est félicité sur Twitter la négociatrice adjointe de l'UE, Sabine Weyand.
Nommé le 27 juillet 2016, soit à peine un peu plus d'un mois après le référendum britannique sur le Brexit, Michel Barnier a déjà formé son équipe et sillonné l'Europe des 27 à la rencontre de tous ses dirigeants.
Les regards sont désormais tournés outre-Manche, où la Première ministre conservatrice Theresa May a convoqué des élections législatives anticipées le 8 juin, qui pourrait lui permettre d'arriver plus forte à la table des négociations.
La campagne au Royaume-Uni s'est cristallisée autour du Brexit, donnant lieu à des passes d'armes.
Dans un entretien ce week-end au Sunday Times, le ministre britannique David Davis a prévenu les 27 qu'un refus de négocier un accord commercial tant que le Royaume-Uni n'aurait pas accepté de payer sa facture de divorce risquait de provoquer une "crise".
"Nous n'avons pas simplement besoin d'avoir l'air de pouvoir quitter la table des négociations, nous avons besoins de pouvoir partir", a argué M. Davis, réitérant que Londres ne rechignerait pas devant une absence d'accord de retrait.
Lors d'une réunion des commissaires européens début mai, Michel Barnier a espéré qu'une fois les élections passées "le climat de politique intérieure au Royaume-Uni sera plus propice à un accord", selon le procès-verbal de la rencontre.
Mi-juin
L'un des points les plus délicats sera "sans doute" le règlement des sommes que l'UE réclame au Royaume-Uni (montant évalué côté européen à 60 milliards d'euros) du fait de ses engagements dans différents programmes et budgets européens, qui se poursuivront y compris après le retrait britannique, attendu à ce jour en mars 2019.
Sans accord sur ce point, le risque d'une absence d'accord "deviendrait réel, puisque aucun des 27 Etats membres ne veut contribuer davantage au cadre financier pluriannuel actuel (de l'UE), ni recevoir moins en projets financés par ce cadre", avait expliqué M. Barnier aux commissaires.
"Ce sera à eux (les Britanniques) de nous dire quand ils sont prêts", a observé une source diplomatique à Bruxelles.
Michel Barnier espère pouvoir entamer les négociations "dans la semaine du 19 juin".
Les Européens ont fixé trois dossiers qui devront être absolument réglés pour que le retrait soit jugé "ordonné": les droits des citoyens, le règlement des questions financières et les nouvelles frontières extérieures de l'UE, avec une attention toute particulière pour la république d'Irlande et la province britannique de l'Irlande du Nord.
Ensuite seulement, selon les orientations fixées par les dirigeants de l'UE réunis en sommet extraordinaire fin avril, des discussions pourront être entamées autour de la future relation entre l'UE et son voisin britannique, après plus de quatre décennies d'adhésion.
Tous ces principes sont repris dans les "directives de négociations", une traduction détaillée des souhaits établis par les dirigeants des 27 lors d'un précédent sommet extraordinaire.
Selon une source européenne ayant requis l'anonymat, les délégations des Etats membres étaient partagées entre celles qui voulaient entrer dans les détails et d'autres qui se contentaient de formules plus générales.
La Commission veut pouvoir garder "des marges de manoeuvre" dans la discussion, a souligné cette source.
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