Emmanuel Macron, "après avoir conquis l'Elysée, rêve de décrocher une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Autrement dit, celui qui n'a rien fait comme les autres à la présidentielle entend bien faire comme les autres aux législatives", fait mine de s'étonner Guillaume Tabard dans Le Figaro.
C'est "la campagne à ne pas rater" titre Le Parisien/Aujourd'hui en France. Dans son éditorial, Frédéric Vézard prédit "un choc de générations plus qu'un affrontement politique", entre "la République en marche, armée hétéroclite qui s'est arrogé le monopole de la modernité, et les partis historiques, LR, PS et PCF, qui misent sur leur enracinement et leur longue expérience des scrutins locaux".
"Si l'on en croit la popularité du nouvel exécutif, les Français apprécient cette classe et ces pratiques politiques nouvelles. Elles n'ont pas intérêt à décevoir", prévient Alexandra Schwartzbrod dans Libération qui fait sa Une sur "Macron à quitte ou double".
"Sur la pointe des pieds"
Le président "prévoit de se tailler une Ve République sur mesure, verticale et autoritaire. Loin de constituer un appel d'air démocratique, les députés seront appelés à se couler dans le vieux moule d'une République usée jusqu'à la corde", déplore Paule Masson dans L'Humanité.
En guise de réponse, le Premier ministre Edouard Philippe met en garde, dans un entretien à Paris Normandie, contre une absence de majorité qui marquerait le retour des "marchandages entre partis" et d'un "certain esprit de la IVe République".
"Certes, remarque Bruno Dive dans Sud-Ouest, ces élections ont jusqu'à présent toujours confirmé le résultat de la présidentielle, mais cette année, c'est tout de même une recomposition politique d'une ampleur inédite qui se joue !"
D'où des premiers pas pleins de circonspection pour le locataire de l'Elysée, remarque Cécile Cornudet des Echos. "Emmanuel Macron a torpillé la présidentielle mais engage son quinquennat sur la pointe des pieds. Prudence avant les élections législatives : l'idéologie a disparu, le pragmatisme s'impose". "Concerter, expérimenter, ajuster sont les mots clefs de ces premiers jours", notamment sur la délicate réforme du travail.
Dans un entretien au quotidien économique, le numéro un de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, assure que sa centrale est "prête à discuter" s'il existe de véritables "marges de manoeuvre".
Des paroles encourageantes pour "ce président (qui) a confiance en sa bonne étoile" et "véhicule un optimisme démonstratif – à la manière d'un +discours magique+ capable d'exorciser les doutes et le désarroi des Français", affirme Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du Midi.
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