Dans cette ascension appelée par les organisateurs la "montée Pantani" à cause du numéro invraisemblable du Pirate en 1999, Dumoulin a pris du temps à ses adversaires qui escomptaient le mettre en difficulté. Au contraire, c'est le rouleur néerlandais, à l'aise sur une montée sèche, qui s'est montré le plus fort pour s'imposer de quelques secondes au Russe Ilnur Zakarin et à l'Espagnol Mikel Landa.
Le grimpeur colombien Nairo Quintana, quatrième sur la ligne, a lâché 14 secondes dans les 300 derniers mètres. Il a payé le contre-coup de son attaque, portée à 4 kilomètres de l'arrivée sur les pentes les plus prononcées.
Son avance, limitée à une poignée de secondes, a été gommée ensuite par Dumoulin qui a mis à profit la partie finale plus roulante pour distancer tous ses rivaux. Notamment le vainqueur sortant, l'Italien Vincenzo Nibali, distancé de 43 secondes dans les 1500 derniers mètres.
"J'ai surtout cherché à prendre du temps. Quand je me suis rendu compte que Quintana était en difficulté, j'y suis allé à fond", a expliqué Dumoulin, déjà vainqueur dans une arrivée au sommet importante, à Arcalis, en juillet dernier dans le Tour de France.
La victoire d'étape venue de surcroît a conforté sa position en tête. La bonification du vainqueur aidant, l'avance du porteur du maillot rose s'élève désormais à 2 min 47 sec sur Quintana.
- La goutte d'eau de Pinot -
"Je suis déçu", a reconnu le Colombien, vainqueur du Giro 2014. "J'attendais plus de cette étape. J'ai fait la différence à un moment mais ça n'a pas suffi. Mes sensations sont celles que j'ai d'habitudes, elles sont bonnes".
"Aujoud'hui, on a découvert la force de Dumoulin mais je me console avec le fait que j'ai pris du temps aux autres adversaires", a poursuivi Quintana, désormais contraint de miser sur une attaque de grande envergure ou une défaillance du Néerlandais en haute montagne.
"La course est encore ouverte", a d'ailleurs assuré Dumoulin. "Quintana et Nibali, on le sait, sont très forts dans la dernière semaine".
Les autres candidats au podium ont souffert sur la montée d'Oropa, une route aux ruptures de pente qui serpente dans la forêt au-dessus de Biella sur 11,8 kilomètres (à 6,2 % de pente). Entre autres, Thibaut Pinot, à la peine à 4 kilomètres de l'arrivée mais finalement 5e de l'étape à 35 secondes de Dumoulin.
Le Français a remonté plusieurs de ses rivaux à l'approche de l'arrivée. "J'arrive à limiter la casse, c'est le principal. La route est encore longue. Aujourd'hui, ce n'était qu'une goutte d'eau par rapport à ce qui nous attend", a estimé Pinot, qui a grignoté un rang au classement général, de la quatrième à la troisième place.
Selon les chiffres des médias italiens, Dumoulin a grimpé 30 secondes moins vite que Pantani, auteur d'un numéro défiant l'entendement en 1999. Le "Pirate", retardé par un saut de chaîne, avait remonté... 49 coureurs en moins de 9 kilomètres pour gagner détaché.
Cet "exploit" doit être mis en perspective avec son exclusion, six jours plus tard, à cause d'un hématocrite hors normes. Mais il reste salué par les "tifosi", qui ont multiplié samedi les pancartes à la gloire du malheureux Romagnol décédé d'une overdose en 2004.
Dimanche, la 15e étape relie Valdengo à Bergame (199 km) et emprunte dans son final les routes souvent utilisées par le Tour de Lombardie. Avec la montée vers la ville haute de Bergame à 3 kilomètres de l'arrivée.
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