Sur un autre front du conflit destructeur et complexe, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), cible d'une vaste offensive et responsable d'atrocités, ont mené de nouvelles exécutions, en tuant 19 civils dont des femmes et des enfants, selon une ONG.
L'évacuation de Waer, son dernier fief à Homs (centre), marque la dernière déroute en date pour la rébellion, écrasée par les troupes du régime appuyées par les alliés russe et iranien. Depuis décembre, elle a perdu son bastion à Alep et pratiquement ses derniers quartiers à Damas.
"La dernière évacuation de rebelles, de leurs familles et des civils désireux de quitter Homs est en cours", a affirmé à l'AFP le gouverneur de la province de Homs, Talal Barazi. Quelque 3.000 personnes, dont 700 rebelles, doivent quitter Waer et l'opération pourrait se poursuivre jusqu'à dimanche à l'aube.
L'évacuation du quartier avait commencé il y a deux mois. "Au total, plus de 15.000 personnes -12.000 civils et 3.000 rebelles- l'auront quitté", a-t-il précisé.
Le correspondant de l'AFP sur place a vu plusieurs dizaines de personnes portant des tapis, des matelas et même des vélos et des cages d'oiseaux, monter dans les bus.
'Que la guerre se termine'
Des soldats et des véhicules russes étaient visibles aux abords de Waer.
Selon l'accord, des troupes russes (entre 60 et 100 hommes) doivent se déployer dans le quartier pour veiller à la sécurité des habitants encore présents ou de ceux voulant y retourner.
Adossé sur un poteau électrique, Hussein ronge son frein depuis le matin. Cet homme de 60 avait quitté Waer avec sa femme et ses quatre enfants il y a cinq ans et n'a pas revu sa maison depuis.
"Depuis des jours, j'entends que c'est la fin de l'évacuation et je veux entrer pour inspecter ma maison", raconte-t-il. "Tout ce que je sais c'est que ma voiture a été transformée en barricade".
A ce moment-là, des rebelles passent à côté et montent dans les bus. "Je ne ressens aucune rancune envers eux. Je veux juste que la guerre se termine", dit-il.
Rebelles et civils doivent se rendre notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest), devenue la destination de milliers de personnes évacuées des ex-fiefs insurgés.
La plupart des rebelles ont été chassés de Homs en 2014 après deux ans de bombardements intenses et d'un siège asphyxiant imposé par les forces gouvernementales.
La perte de Waer va néanmoins permettre au régime de Bachar al-Assad de contrôler totalement cette ville, surnommée "la capitale de la révolution" au début de la révolte en 2011 en raison des manifestations pacifiques massives qui s'y déroulaient.
Exécutions de l'EI
Après avoir perdu de vastes régions face au régime, les rebelles se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation pour échapper au siège et aux bombardements.
Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés, et s'est complexifié avec l'implication d'acteurs régionaux et internationaux et de groupes jihadistes sur un territoire morcelé.
Dans l'est du pays, des jihadistes de l'EI ont "tué d'une balle dans la tête" 19 civils, dont deux enfants, dans un village de la province de Deir Ezzor tenu par l'alliance antijihadistes des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ils ont ensuite "mis le feu aux cadavres".
Dans la province voisine de Raqa (nord), l'EI est visé par une offensive d'envergure des FDS qui cherche à déloger ce groupe depuis novembre 2016.
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