"Notre nouveau président est Amiénois. Il m'a titillé, il a réussi, il a été bon. Il fallait qu'on soit bons aussi. Je lui ai offert un maillot dédicacé avant le match, ça nous a porté bonheur", raconte un autre président, celui de la formation amiénoise, Bernard Joannin.
Amiens, cité de 130.000 habitants, avait donné rendez-vous aux amoureux du club et aux autres pour fêter cette montée dans l'après-midi, avec défilé des joueurs dans un bus à impériale et réception à l'hôtel de ville.
Avec, au coeur des célébrations prévues, une pensée pour les salariés de Whirlpool, promise à la fermeture en 2018 après sa délocalisation à Lodz en Pologne. L'usine amiénoise, devenue un symbole des maux de la mondialisation et des luttes sociales pendant la campagne présidentielle, avait vu Marine Le Pen et Emmanuel Macron s'y rendre tour à tour le 26 avril.
"On a l'usine Whirlpool qui va fermer. Le foot doit donner un peu de joie dans cette vie difficile", a ainsi insisté M. Joannin.
La revanche du coach
Pour en revenir au ballon rond, cette montée en L1 restera dans l'histoire de la L2, car Amiens, promu de National, s'est hissé à l'étage supérieur avec un but d'Emmanuel Bourgaud à la dernière seconde (2-1, à Reims) d'un match de la dernière journée de championnat...
L'entraîneur Christophe Pélissier peut savourer sa revanche, lui qui avait vu la montée de son ancien club Luzenac, de National en L2 en 2013/14, refusée par la Ligue pour des raisons administratives. "C'est ma troisième montée en trois ans. On va faire une grosse fête, il faut en profiter, ces moments sont rares dans le foot", s'est-il exclamé.
Comme avec son ancien club, installé dans un village de 600 habitants de l'Ariège, Pélissier a su faire des miracles avec un club doté du 16e budget de ligue 2 (8 millions d'euros) et un groupe de joueurs quasiment inchangé depuis le niveau amateur, mais solidaire.
Lors de la saison précédente, ses joueurs avaient également décroché la montée en Ligue 2 lors de la dernière journée contre Belfort, faisant ainsi déjà preuve d'un mental solide.
Petits budgets et travaux
Et maintenant? En Ligue 1, les Picards devront se battre encore avec un budget (22 M EUR) qui les placera à nouveau parmi les clubs les plus modestes. Mais pour l'instant, place à la fête, assure Pélissier. "La saison prochaine? On est loin d'y penser!"
Le coach devra peut-être pourtant apporter rapidement des retouches à son effectif. Celles du stade sont déjà prévues, avec des travaux pour changer la toiture de la Licorne. "Ils vont commencer en juin et vont se faire tribune par tribune, à raison d'une tribune par trimestre", a déclaré à l'AFP Alain Gest, président d'Amiens-métropole et député Les Républicains de la Somme.
"La conséquence est qu'on va perdre des places dans le stade mais on va compenser par l'ajout de tribunes provisoires supplémentaires", a-t-il ajouté.
"On aura au minimum, sans ajout de tribune supplémentaire, entre 8.000 et 9.500 places sures, mais on espère arriver à la contenance normale de 12.000 grâce à des tribunes supplémentaires", a dit M. Gest alors qu'Amiens recevra des clubs qui drainent le public, le PSG, Monaco ou Marseille la saison prochaine.
"Ravi" de la montée, une première pour un club de l'ex-région picarde, M. Gest a réaffirmé que le stade de la Licorne était "parfaitement réglementaire" et "aux normes pour jouer en Ligue 1".
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