Mercredi 17 mai 2017 un trentenaire a comparu devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour des faits de violences et d'outrages sur une personne chargée de mission de service public. Des faits commis à l'entrée du centre hospitalier de l'agglomération, le jeudi 9 février 2017 en fin de matinée.
Un migrant victime d'un malaise
Ce jour-là, le squat Drouet, sur la presqu'île de Caen, doit être démantelé. Il y a beaucoup de monde aux abords du bâtiment où se déroule l'expulsion des migrants. L'un d'entre eux, victime d'un malaise, est pris en charge par les pompiers et transporté au CHU où il sera hospitalisé.
La directrice du Centre d'Accueil et d'Orientation (CAO) des migrants, dépendant de la préfecture et faisant office de traductrice (car française issue d'une famille maghrébine) s'y rend également. Elle est suivie par un collectif de soutien aux migrants, à la tête duquel se trouve le prévenu. Mais celui-ci, contrairement à la jeune femme, n'a pas l'autorisation de se rendre auprès de l'homme.
Il la pousse violemment et l'insulte
Devant l'hôpital, les deux groupes se croisant, le prévenu s'approche de la directrice et la pousse plusieurs fois au point de la déséquilibrer "Sale collabo, tu devrais avoir honte de ta race, les gens comme toi, tu sais ce qu'on leur fait ? Je vais te cracher à la gueule !" Prise de peur, celle-ci saisit son portable pour appeler de l'aide mais le suspect le lui arrache des mains. Elle finira par se réfugier à l'accueil des urgences où l'homme n'hésite pas à la suivre.
Le personnel témoigne de propos vulgaires et menaçants. Sur la vidéosurveillance apparaissent bien des gestes violents à plusieurs reprises. En effet, la victime se verra prescrire deux jours d'incapacité totale de travail ceci pour une ecchymose du thorax (due à un coup de poing) et un grave traumatisme psychologique.
Version différente du prévenu
Pour le prévenu, les choses ne se sont pas passées de cette façon "La police évacuait le squat en force avec beaucoup de violence. L'homme a été malmené et j'ai voulu, avec mon groupe, prendre de ses nouvelles. C'est cette femme qui m'a abordé, je ne la connaissais pas, je l'ai repoussée sans violence car elle était très énervée contre nous."
Récit que reprend son avocat dans sa plaidoirie. "Sur la vidéo n'apparaît pas ce coup violent au thorax, quant au traumatisme psychologique avancé, aucune attestation ne le corrobore. Tout comme rien ne prouve que mon client savait qui était cette femme. Si vous considérez qu'il a pu avoir des propos déplacés, je vous demande de requalifier les faits en injures et non pas en outrages. Cet homme s'investit dans des cause humanitaires."
"Vous n'honorez pas votre cause"
Pour le procureur qui requiert trois mois de prison ferme, l'homme ne pouvait ignorer qui était la victime, qu'accompagnaient des représentants de la préfecture. "Vous êtes intolérant à toute forme d'autorité et le tribunal vous connaît. Laissez-moi vous dire que vous n'honorez pas la cause que vous prétendez défendre." La partie civile sollicite 3000€ de préjudice moral.
L'affaire est mise en délibéré au mercredi 31 mai 2017.
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