Mais juste après le décollage pour Ryad de l'avion présidentiel, le Washington Post rapportait que l'enquête du FBI sur les liens entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie s'intéressait à un haut responsable actuel de la Maison Blanche, conseiller "proche" du président, non identifié.
De son côté, le New York Times révélait que le président américain avait qualifié de "cinglé" l'ex-directeur du FBI, James Comey, lors d'une rencontre le 10 mai avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans le Bureau ovale.
Et quelques heures après le départ de Donald Trump, les chefs républicain et démocrate de la commission du Renseignement ont annoncé que l'ex-chef du FBI, resté silencieux depuis son renvoi le 9 mai, a accepté d'être entendu lors d'une audition publique au Sénat américain.
Air Force One est attendu en milieu de matinée dans la capitale saoudienne où le président républicain, qui sera accompagné de son épouse Melania et de sa fille aînée Ivanka, peut s'attendre à une réception chaleureuse.
Si la méfiance des monarchies sunnites du Golfe vis-a-vis de Barack Obama était notoire, le magnat de l'immobilier devrait être accueilli à bras ouverts.
Là où ses prédécesseurs réservaient traditionnellement leur premier déplacement à leur voisin direct - Mexique ou Canada -, il a choisi la monarchie pétrolière.
Le roi Salmane, qu'il rencontrera en début d'après-midi, a appelé à "un nouveau partenariat" entre les Etats-Unis et les pays musulmans, dont nombre de dirigeants seront présents dimanche à Ryad.
"Il aura un message plus dur sur l'Iran (le grand rival chiite, NDLR), il ne leur fera pas la leçon sur la démocratie et les droits de l'Homme et il sera applaudi", résume Philip Gordon, du Council on Foreign Relations. "Mais la véritable question est de savoir ce qu'il leur demandera et ce qu'il peut espérer obtenir".
Contrats d'armement
La Maison Blanche appelle de ses voeux une implication plus forte des pays du Golfe dans la lutte contre ceux que Donald Trump met un point d'honneur à qualifier de "terroristes islamiques radicaux".
"Il encouragera nos partenaires arabes et musulmans à prendre des décisions audacieuses pour promouvoir la paix et faire face à ceux, du groupe Etat islamique à Al-Qaïda, qui perpétuent le chaos et la violence qui ont infligé tant de souffrances dans le monde musulman et au-delà", a souligné le général H.R. McMaster, son conseiller à la sécurité nationale.
Dimanche, toujours à Ryad, le président américain prononcera devant une cinquantaine de dirigeants de pays musulmans, un sommet qui a été "béni" par l'imam de La Mecque, un discours soulignant ses "espoirs" pour une "vision pacifique" de l'islam.
Il y a huit ans, son prédécesseur Barack Obama avait, depuis Le Caire, appelé à un "nouveau départ" entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, "un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel".
La visite de Donald Trump devrait aussi donner lieu à des annonces de contrats d'armement chargés de promesse pour l'industrie américaine.
"L'énorme point d'interrogation à garder en tête si l'Arabie saoudite signe des contrats pour un total de 100 milliards de dollars est de savoir comment ils pourront régler la facture, avec les prix actuels du pétrole", tempère Bruce Riedel, ancien de la CIA aujourd'hui analyste de la Brookings Institution.
Vendredi soir, la défense aérienne saoudienne a annoncé avoir "intercepté" à 180 km au sud-ouest de Ryad un missile tiré par les rebelles chiites Houthis depuis le Yémen voisin, ravagé par la guerre depuis plus de deux ans.
Une coalition militaire arabe sous commandement saoudien intervient depuis mars 2015 au Yémen en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis, alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.
Malgré cet incident, l'Arabie saoudite, où Donald Trump passera deux jours, pourrait en définitive être l'étape la plus aisée du voyage du nouveau locataire de la Maison Blanche qui peine à prendre ses marques.
Son périple le mènera également en Israël, dans les territoires palestiniens, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile pour les sommets de l'Otan et du G7 où les alliés européens de Washington seront en quête d'engagements clairs.
Au-delà de ses orientations diplomatiques, le comportement de l'exubérant président septuagénaire sera observé à la loupe.
Durant ses huit jours loin des Etats-Unis, partagera-t-il chaque matin sur Twitter ses exaspérations, comme il a pris l'habitude de le faire depuis son arrivée au pouvoir - à la surprise générale - le 20 janvier?
Son équipe, secouée par une séquence tumultueuse qui a poussé certains élus républicains à exprimer leurs réserves, s'efforce pour l'heure de mettre en avant la dimension "historique" de ce déplacement au cours duquel le 45e président américain ira à la rencontre des trois grandes religions monothéistes.
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