Depuis l'annonce de la sélection d'"Okja" et de l'autre film distribué par Netflix, "The Meyerowitz Stories", réalisé par Noah Baumbach et qui sera en lice dimanche, un bras de fer oppose la plateforme américaine aux défenseurs des salles de cinéma.
Le géant du streaming aux 100 millions d'abonnés ne prévoit pas de sortir dans les salles françaises ses deux opus. Ce qui a eu le don de bousculer le milieu du 7e art et de scandaliser les exploitants des salles françaises.
Sous la pression, les organisateurs du festival ont modifié leur règlement, imposant à partir de 2018 que tout film en compétition s'engage à sortir en salles.
Et mercredi, lors de la présentation à la presse du jury, c'est son président, Almodovar lui-même, qui a relancé la polémique.
Le réalisateur de 67 ans a estimé que la Palme d'or devrait sortir en salles. "Ce serait un énorme paradoxe que la Palme d'or ou un autre prix décerné à un film ne puisse pas être vu en salles", avait-il dit.
Une pression mise sur Netflix qu'a tenté de desserrer un de ses jurés, la star américaine Will Smith, exprimant une position plus nuancée. "Chez moi, Netflix est utile car (les gens) peuvent voir des films qu'ils n'auraient pas pu voir autrement", a-t-il plaidé, sans préciser que son prochain film "Bright" est produit par ce nouvel acteur majeur de la production cinématographique.
Génétiquement modifié
Quel accueil sera réservé à "Okja", ce film que personne n'a encore vu mais dont tout le monde parle, lors de sa projection à la presse à 8h30 et officielle à 19h00 ?
Ce film fantastique, dont l'immense affiche trône en face du Palais des festivals, annonçant sa diffusion le 28 juin sur Netflix, évoque l'amitié d'une petite fille avec un animal imposant, génétiquement modifié, sur lequel une multinationale tente de mettre la main.
La Britannique Tilda Swinton ("Only Lovers Left Alive") et l'Américain Jake Gyllenhaal ("Prisoners") sont à l'affiche de ce deuxième opus "américain" du Sud-Coréen Bong Joon-ho après "Le transperceneige".
Il s'agit d'"un film très politique sous ses aspects de comédie, qui revisite (...) la manière dont on exploite les animaux", avait souligné Thierry Frémaux, le délégué général du festival, en annonçant sa présence en compétition.
Pour le patron de Netflix, Reed Hastings, "Okja" est un "film incroyable que les salles de cinéma veulent empêcher de faire partie de la compétition à Cannes", écrivait-il la semaine passé sur Facebook au plus fort de la polémique.
Il demeure pourtant bel et bien en lice pour la Palme d'or.
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