Dans un communiqué publié en arabe par son agence de propagande Amaq, l'EI a affirmé avoir "tué près d'une trentaine d'apostats membres des forces de sécurité et des médias lors d'une opération d'infiltration à Jalalabad".
Pour le gouverneur provincial Gulab Mangar, aucun doute: "Daech (acronyme arabe de l'EI) est responsable de cette attaque: c'est parce que nous leur avons cassé les reins lors de nos récentes opérations au Nangarhar, ils veulent montrer par cette attaque qu'ils sont toujours bien là", a-t-il affirmé devant la presse.
L'assaut, qui a duré plus de quatre heure avant que le dernier des quatre assaillants soit tué, a également fait 17 blessés. Quatre civils figurent parmi les morts et deux membres de la sécurité, selon le gouverneur de cette province de l'est du pays.
"Il y avait quatre attaquants, l'un s'est fait exploser à l'entrée de la RTA tuant un garde. Les trois autres sont entrés dans le bâtiment où nos forces de sécurité les ont suivis. Les combats ont duré quatre heures, les forces de sécurité ont fait attention de ne pas causer davantage de dégâts", a expliqué le gouverneur.
Deux heures après le début de l'attaque, son porte-parole, Attaullah Khogyani, joint par l'AFP, avait rapporté qu'il entendait toujours les tirs en provenance de la RTA, dont le siège local est proche du quartier général de la police et des bureaux du gouverneur provincial.
"Dès que j'ai entendu des tirs, j'ai pris la fuite mais mes collègues sont toujours coincés à l'intérieur," a alors rapporté un photographe de la RTA sous couvert de l'anonymat.
Les organisations de presse et les journalistes, en particulier afghans, ont payé un lourd tribut ces dernières années au conflit: treize d'entre eux ont été tués en 2016 selon leur Comité de protection (AJSF).
EI et talibans
La province du Nangarhar, frontalière du Pakistan, abrite de nombreux combattants insurgés talibans, qui ont lancé fin avril leur offensive de printemps, ainsi que les bases du groupe Etat islamique qui a fait de cette zone son fief en Afghanistan.
Plusieurs opérations destinées à déloger l'EI y ont été conduites ces dernières semaines par les troupes afghanes, épaulées par les forces américaines qui ont perdu trois de leurs hommes dans ces combats.
Le Pentagone a juré de chasser d'ici la fin de l'année l'EI d'Afghanistan, où il est apparu début 2015 et a revendiqué depuis juillet 2016 de sanglants attentats jusqu'au coeur de la capitale, Kaboul.
L'armée américaine a largué début avril la plus puissante de ses bombes conventionnelles sur le district d'Achin, dans le sud du Nangarhar, visant un réseau de grottes et tunnels utilisé par l'EI.
La méga-bombe a tué 96 combattants jihadistes selon des sources officielles. Mais cette opération a été critiquée par de nombreux observateurs pour qui les talibans, et non l'EI, constituent la principale menace à la stabilité et à la paix en Afghanistan.
Les talibans contrôlent ou disputent désormais près de la moitié du territoire aux forces gouvernementales, poussant la Maison Blanche et l'Otan à envisager de renforcer les forces occidentales présentes - 13.200 actuellement, dont 8.400 Américains.
Selon le coordonnateur national du renseignement américain Dan Coats, "la situation politique et sécuritaire de l'Afghanistan va presque certainement se détériorer (jusqu'en) 2018".
"Les talibans continueront probablement à enregistrer des gains, spécialement dans les zones rurales", estimait-il récemment.
A LIRE AUSSI.
Afghanistan: près de 50 morts dans une série d'attentats
Afghanistan: le chef du Pentagone en visite surprise à Kaboul
Police ou jihad? les choix opposés de deux Afghans, après Guantanamo
Mazar-i-Sharif: attaque des talibans contre le consulat allemand
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.