Plusieurs noms circulaient dans la presse pour prendre la tête de la police fédérale --pas moins de 14 personnes sont en lice, selon Politico.
Ce week-end, le président américain a dit vouloir décider vite. "Presque tous sont très connus", a-t-il dit à des journalistes. "Très connus, très respectés, très talentueux".
Il a dit qu'il était "possible" que la nomination intervienne avant son départ pour une tournée internationale en fin de semaine.
Parmi les candidats possibles figurent des hommes et femmes avec une expérience policière ou de sécurité nationale, ainsi que des profils plus politiques.
On compte notamment l'actuel directeur par intérim Andrew McCabe, le numéro deux des sénateurs républicains John Cornyn, le juge new-yorkais Michael Garcia, l'ancienne responsable de la Justice Alice Fisher, l'ancienne conseillère de George W. Bush Fran Townsend, l'ancien élu républicain Mike Rogers, encore Trey Gowdy, ancien président de la commission d'enquête sur les attaques de Benghazi.
Une fois nommé, le nouveau directeur sera entendu lors d'une audition devant une commission du Sénat. Puis le Sénat entier, à majorité républicaine, devra le confirmer à son poste par un vote.
Des ténors démocrates veulent conditionner ce vote à la nomination par le ministère de la Justice d'un procureur spécial pour prendre en main l'enquête en cours du FBI sur les ingérences russes durant la campagne et sur une éventuelle coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.
"Avec un procureur spécial, tout le monde serait soulagé, car il y aurait une personne vraiment indépendante pour superviser le directeur du FBI", a déclaré Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat, dimanche.
En réalité, l'opposition démocrate, face à une majorité républicaine soudée, ne pourrait pas faire échouer le vote de confirmation du futur directeur du FBI, mais elle a le pouvoir de le retarder par des manoeuvres dilatoires, ce qui serait exceptionnel pour un chef du FBI, normalement une nomination plutôt consensuelle.
Enregistrements mystères
Aucun ténor républicain ne soutient à ce jour l'idée d'un procureur indépendant, mais cela ne signifie pas que tous sont à l'aise avec le comportement actuel de Donald Trump.
La Maison Blanche surveille de très près la solidité de la digue républicaine.
Des républicains reprochent à M. Trump d'avoir laissé entendre qu'il avait limogé James Comey en raison de l'enquête sur la Russie, le milliardaire étant exaspéré de voir son nom constamment cité alors qu'il n'est pas, selon lui et plusieurs élus, personnellement ciblé par l'enquête.
Plus grave, le président a insinué dans un tweet qu'il aurait des "enregistrements" de conversations avec James Comey, plongeant le Tout-Washington dans la spéculation sur les habitudes de M. Trump. Dans le Washington Post, des anciens employés et des journalistes ont raconté qu'ils soupçonnaient depuis longtemps l'homme d'affaires d'enregistrer ses coups de fil.
Dans le cas d'un président, ces enregistrements doivent être légalement préservés.
"Il faut expliquer ce tweet", a sommé le sénateur républicain Lindsey Graham dimanche sur NBC. "Je conseille au président de ne plus tweeter ou commenter l'enquête".
"Je n'ai aucune preuve d'une collusion (entre Trump et la Russie), mais le président doit se calmer et laisser l'enquête se dérouler normalement", a ajouté le sénateur Graham.
Pour ce poids lourd républicain, le prochain directeur du FBI doit être "au-dessus de tout reproche", et sans passé politique afin de garantir l'indépendance de l'enquête sur la Russie.
Les démocrates, eux, ont demandé à la Maison Blanche de fournir tout enregistrement afin de déterminer si M. Trump a tenté "une possible intimidation ou une entrave à la justice" en parlant avec James Comey. Sur ce point, le républicain Lindsey Graham est d'accord: "s'il existe des enregistrements de cette conversation, ils doivent être remis", a-t-il dit.
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