Environ 200 d'entre eux, accompagnés de leurs ayant droits, femmes, enfants, sont arrivés en avance et dans le calme, a constaté une journaliste de l'AFP. Ils ont pris place dans la grande salle de la cour d'appel, où plusieurs personnes étaient debout, et dans sa mezzanine, ouverte pour la circonstance.
"On attend qu'ils reconnaissent nos droits parce qu'on a été spolié par la SNCF", a déclaré à l'AFP Loucen Ablou, 72 ans, qui a été embauché par la SNCF en 1972 et a dû "travailler 15 ans de plus" que ses collègues français pour partir à la retraite.
"Ils ont pris 15 ans de ma vie. Je veux que la justice me rende ce qui m'appartient (...) Les collègues français partaient à 55 ans, moi à 70. C'est pas ça qu'ils nous avaient promis", ajoute ce retraité qui touche une pension de 1.700 euros.
Zikri Habib, 42 ans, l'un des six enfants de Larbi Habib, hospitalisé, est venu "parce que ça compte énormément pour (son)père". "Grâce à lui, explique-t-il, on travaille tous; il a poussé tout le monde. Il a été agent d'entretien sur les voies pendant 32 ans. Ça été compliqué, je le comprends mieux maintenant. Je me mets à sa place", ajoute-t-il.
L'affaire des "déclassés de la SNCF", ou "indigènes du rail", comme ils se sont parfois autodésignés, est rejugée car la SNCF a contesté in extremis sa condamnation le 21 septembre 2015 par le Conseil des Prud'hommes de Paris à 170 millions d'euros de dommages et intérêts au total.
Après moult renvois et, pour certains, dix ans de procédure, plus de 800 "Chibanis" (cheveux blancs en arabe) estimant avoir été lésés dans leur carrière et leur retraite avaient obtenu satisfaction en première instance.
La grande majorité des plaignants, embauchés dans les années 70, étaient contractuels, donc avec un CDI de droit privé, et n'ont pas pu bénéficier du statut particulier des cheminots, plus avantageux et relevant d'une caisse de retraite spécifique. Une centaine, naturalisés, ont pu y accéder mais en perdant leur ancienneté.
Ils accusent la SNCF, qui conteste toute discrimination, de les avoir délibérément "cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification et de salaires, ce qui les a ensuite pénalisés à l'heure de la retraite.
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