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Le procès Heaulme entre dans sa dernière semaine

Le procès de Francis Heaulme pour le meurtre de deux enfants en 1986 entre lundi dans sa dernière semaine, après douze journées d'audience, souvent brouillonnes, pour tenter de démêler un dossier de plus de 30 ans dans lequel aucune preuve ne subsiste.

Le procès Heaulme entre dans sa dernière semaine
Francis Heaulme, le 10 octobre 1994 à Metz - Jean-Philippe KSIAZEK [AFP/Archives]

L'accusé, déjà condamné pour neuf meurtres commis entre 1984 et 1992, n'a pas apporté la moindre explication. "Montigny, c'est pas moi", a-t-il seulement ânonné lorsque le président lui a, parfois, donné la parole.

Francis Heaulme, d'une pâleur maladive, portant en alternance un pull bleu ou une chemise rayée, a pourtant assisté concentré à son procès, ému aux larmes lorsque sa soeur, Christine, à laquelle il est encore très lié, est venue témoigner.

Touché, mais silencieux, lorsqu'un ancien codétenu est venu raconter leur amitié en prison, et le conjurer d'avouer les meurtres de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, tués en septembre 1986, le crâne fracassé à coups de pierres à Montigny-lès-Metz.

"T'as plus rien à perdre, Francis", a tenté ce détenu, à qui "le routard du crime" aurait fait des confidences en prison.

La lettre que Heaulme lui a écrite le 10 mars 2005, "Je suis tranquille pour Montigny-lès-Metz, ils peuvent pas dire que c'est moi parce que personne m'a vu faire ça", est ce qui s'approche peut-être le plus d'un aveu dans ce procès.

"Y'a rien contre moi, y'a rien", a lâché depuis son box l'accusé. "Montigny c'est pas moi, je vous dis".

C'est pourtant sa présence, non loin, qui a permis de faire libérer Patrick Dils, gamin de 16 ans condamné en 1989 après des aveux rapidement rétractés.

Dils dont l'audition, terrible, en visioconférence, a marqué cette audience. "On est en train de refaire mon procès?", a-t-il demandé, sous le feu de questions remettant en cause, parfois à peine à demi-mots, son innocence.

Contre-enquête

Parallèlement à cet acquittement, une nouvelle enquête s'est ouverte en 2002, dont sont venus témoigner, de longues heures durant, deux gendarmes.

"J'ai essayé de retrouver tout ce qu'il était possible de retrouver", a dit le colonel Laurent Iltis, solide face à la défense de Heaulme. Mais rien, aucune preuve matérielle, "chou blanc".

Des témoignages visent pourtant l'accusé: ceux de deux pêcheurs, qui ont récupéré Heaulme, qu'ils connaissaient un peu, ce 28 septembre 1986, avec du sang sur le visage, à quelques kilomètres du lieu du crime.

Et, "quand on regarde son parcours criminel, on est quand même en droit de s'interroger sur sa présence", avance le colonel Iltis.

Au gendarme, en audition, Francis Heaulme avait expliqué en 2006 être monté sur le talus, pour pourchasser un homme, avoir vu les corps des deux garçons, et en avoir retourné un. Mais, "Montigny, c'est pas moi".

Or, comme l'a expliqué un autre gendarme, Jean-François Abgrall, qui a arrêté Heaulme en 1992, lorsqu'il décrit une scène de meurtre, le "routard du crime" a pour habitude d'y ajouter un autre homme, et se place en tant que spectateur.

Pour Montigny, ce fut Henri Leclaire, un ex-manutentionnaire dont le nom était revenu dans la procédure en 2014, et qui obtiendra un non-lieu en 2017.

En 1986, lui aussi avait avoué - un parmi les quatre à s'être accusés du meurtre !

Ce qui n'a pas fait tiquer l'inspecteur Varlet, en charge de l'enquête initiale, dont les ratés ont été vertement critiqués.

Sans que l'inspecteur ne sourcille quand on lui fait remarquer qu'il manque des pièces au dossier - comme une trace de l'empreinte de pas relevée sur le talus, qui a été prise en photo. "Vous dites que je suis un mauvais flic...?", s'est-il tout juste énervé.

Trente ans après cette enquête bâclée, et dont les scellés ont été détruits, les jurés ont jusqu'à jeudi pour décider s'ils ont réussi ou non à se forger une intime conviction concernant Francis Heaulme.

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