Devenu dimanche, à 39 ans, huitième président de la Vè République, Emmanuel Macron, le plus jeune chef de l'Etat français jamais élu, devrait faire connaître dès lundi matin le nom de celui qu'il a choisi pour mener son premier gouvernement.
Le nom d'Edouard Philippe, 46 ans, député-maire Les Républicains du Havre et proche d'Alain Juppé, a circulé avec insistance durant le week-end.
Le choix du Premier ministre, chargé de former un gouvernement dans les 48 heures, sera crucial pour le jeune président, qui doit convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet "ni de droite, ni de gauche" et se cherche une majorité avant les législatives des 11 et 18 juin.
La nomination d'un Premier ministre venu de la droite pourrait ainsi inciter certains, chez Les Républicains, à franchir le pas pour être candidats dans la majorité présidentielle.
La limite de dépôt des candidatures est fixée au 19 mai, mais c'est mercredi au plus tard que le mouvement La République en Marche ! d'Emmanuel Macron devrait faire connaître la totalité des candidats qui s'aligneront pour la bataille des législatives. 428 noms, pour moitié hommes et femmes, ont déjà été annoncés.
Européen convaincu
A Matignon, l'équipe de Bernard Cazeneuve a pris des dispositions pour que la passation de pouvoirs puisse avoir lieu lundi. Le personnel a été convoqué pour 08H30 "par précaution", a indiqué une source proche du Premier ministre sortant.
Le nouveau président partira ensuite pour Berlin, première visite à l'étranger pour cet européen convaincu, qui, à l'heure du Brexit et de la montée des nationalismes, a promis d'oeuvrer pour la refondation d'une Union européenne en crise.
"Le monde et l'Europe ont aujourd'hui plus que jamais besoin de la France", a-t-il lancé dimanche lors de son discours d'investiture au Palais de l'Elysée.
"L'Europe dont nous avons besoin sera refondée et relancée (...) Nous avons besoin d'une Europe plus efficace, plus démocratique, plus politique car elle est l'instrument de notre puissance et de notre souveraineté. J'y oeuvrerai", a-t-il assuré.
Angela Merkel, qui avait déjà accueilli Emmanuel Macron en mars, durant la campagne présidentielle, le recevra à dîner, après un entretien fixé à 17H30 et une conférence de presse.
La chancelière allemande avait été le premier dirigeant étranger à le féliciter "chaleureusement" au soir de sa victoire contre Marine Le Pen, le 7 mai. Il porte les espoirs de "millions" de Français, d'Allemands et d'Européens, avait-elle souligné.
Chef des armées
Dimanche, Emmanuel Macron avait consacré les premières heures de son mandat à un geste symbolique: une visite, à l'abri des micros et caméras, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, au chevet de soldats grièvement blessés au combat.
Un geste à l'attention des forces françaises engagées sur des théâtres d'opérations. Quelques heures plus tôt, le nouveau président avait choisi de remonter les Champs-Elysées à bord d'un véhicule militaire, sur fond d'état d'urgence et de lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique.
Après Berlin lundi, un autre déplacement est prévu prochainement auprès des militaires sur le terrain, cette fois-ci à l'étranger, comme promis par Emmanuel Macron avant son élection.
Dans son premier discours dimanche, le chef de l'Etat avait souligné le "rôle immense" de la France, qui doit "corriger les excès du cours du monde et veiller à la liberté".
Peu avant, le visage grave, il avait remonté d'un pas lent et solennel le tapis rouge de la cour d'honneur de l'Elysée, devant un détachement de la Garde républicaine, et échangé une poignée de mains avec son prédécesseur, François Hollande. Les deux hommes ont eu un long entretien dans le secret du bureau présidentiel.
M. Macron s'était également rendu en fin d'après-midi à l'Hôtel de Ville à l'invitation de la maire de Paris Anne Hidalgo, l'occasion de renouveler sa promesse d'"accompagner pleinement" la candidature de la capitale pour l'organisation des jeux Olympiques de 2024.
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