La discussion des ministres et des gouverneurs des banques centrales du G7 est intervenue samedi, précisément au moment où une partie de la planète était victime d'une série de cyberattaques, qui ont sérieusement perturbé les hôpitaux britanniques ou paralysé des usines automobiles du groupe Renault en France.
Ces attaques sont un "rappel de l'importance de la cybersécurité et de la nécessité de se concentrer sur ce problème", a indiqué samedi devant la presse le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.
Son homologue italien, Pier Carlo Padoan, hôte de cette réunion, s'est même autorisé à plaisanter en affirmant s'être concerté avec les auteurs de ces attaques pour prouver l'importance du sujet à l'agenda de ce G7.
Plus sérieusement, le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, a assuré de son côté qu'elles n'avaient pas affecté le sytème financier international.
Dans une déclaration commune, les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Canada) ont affirmé reconnaître la "menace croissante" que représente la cybercrimainalité pour leurs économies et promis de trouver des réponses.
Le sujet sera notamment évoqué dans deux semaines à Taormina, en Sicile, à l'occasion d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7, a promis M. Padoan.
Il s'agit en attendant de demander aux experts de procéder à une évaluation précise des capacités en matière de sécurité informatique, pour mieux préparer la riposte, a indiqué de son côté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Les grands argentiers du G7 ont aussi promis d'en faire plus pour lutter contre le financement du terrorisme, l'évasion ou l'optimisation fiscale.
Et sur ces sujets, toutes les délégations ont été "très fermement unis", y compris celle des Etats-Unis, a assuré le ministre français des Finances Michel Sapin.
"Langage commun"
Sur ces thèmes, "nous avons un langage commun", a renchéri le commissaire européen Pierre Moscovici, soulignant que la relation avec les Etats-Unis était désormais "moins tendue" que lors de la réunion des ministres des Finances du G20 en Allemagne en mars.
Avec M. Mnuchin, "nos relations s'améliorent à chaque nouvelle rencontre", a assuré M. Padoan, lors de la conférence de presse finale.
Reste un "grand point d'interrogation" sur les orientations économiques de l'administration américaine présidé par Donald Trump, a toutefois indiqué M. Sapin.
Deux sujets, pourtant régulièrement évoqués au G7, n'ont cette fois pas été abordés: le commerce international et le climat.
Sur ces sujets, "nous n'avons pas bougé", a déploré le ministre français qui participait à son dernier G7 après la démission du gouvernement français cette semaine.
Le secrétaire américain au Trésor, qui lui était convié à son premier G7, s'est en revanche félicité du climat de cette réunion. "Je ne pourrais pas être plus heureux après ces deux jours", a-t-il assuré devant la presse.
Les partenaires des Etats-Unis au G7 sont maintenant "plus à l'aise" vis-à-vis des objectifs économiques de l'administration américaine, a-t-il assuré devant la presse.
"Nous ne voulons pas être protectionnistes mais nous nous réservons le droit de l'être. Nous pensons que le commerce (international) n'est pas équilibré", a encore expliqué le secrétaire américain.
De ce point de vue, la récente conclusion d'un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis a été vue comme un "signe encourageant", selon M. Padoan.
Le G7 de Bari a aussi permis une discussion sur la Grèce, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 22 mai, qui doit décider du versement d'une nouvelle tranche d'aide financière à Athènes. La volonté générale manifestée à Bari, y compris par l'Allemagne, est "de parvenir à un accord", a assuré samedi sur ce point M. Moscovici.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble est "très désireux qu'on parvienne à un accord le 22 mai. Il comprend les efforts faits par la partie grecque, et il a aussi envie que l'on passe sur ce thème un été serein", a-t-il assuré.
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