Pour l'ultime soirée européenne du vieux stade Vicente-Calderon, achevée sous la pluie et dans les larmes, un but à l'extérieur d'Isco sur un récital de Karim Benzema (42e) a suffi au Real pour doucher la furia des "Colchoneros". Ces derniers menaient pourtant 2-0 après un quart d'heure de jeu grâce à Saul (12e) et Antoine Griezmann sur penalty (16e).
Voilà le Real sur orbite: début juin, contre la Juve à Cardiff, le club merengue visera sa "Duodecima", c'est-à-dire son 12e titre en C1. Ce serait son troisième sacre en quatre ans, avec le rêve de devenir la première équipe depuis l'AC Milan en 1990 à conserver sa couronne continentale.
Être à nouveau en finale est, en soi, une consécration pour Zidane: champion d'Europe en 2016 pour sa première saison comme entraîneur principal, l'ancien joueur français est proche d'écrire une nouvelle page de sa légende, celle d'un héros du football né sous la plus belle des étoiles.
Si le Real poursuit son idylle avec la "Coupe aux grandes oreilles", l'Atlético a tout fait pour se défaire de son encombrant voisin. Le voilà vainqueur pour du beurre après avoir été battu lorsque cela comptait vraiment, en finales des éditions 2014 et 2016, et à chaque fois face au Real.
Folie
Il restera à l'Atlético l'honneur d'une ultime victoire à domicile dans son stade de 55.000 places inauguré en 1966, et la conviction d'avoir, à défaut de trophées, un supplément d'âme. Car il fallait voir les tribunes, découvertes sous la pluie battante, chanter à perdre haleine dans les ultimes minutes du match...
Bref, ce derby européen a respecté la tradition: il a été intense, accroché, électrique, indécis, et le Real, comme depuis plus d'un siècle, a fini par écoeurer l'Atlético.
Les hommes de Diego Simeone ont pourtant réussi leur début de match au-delà de leurs espérances, prenant le Real à la gorge dans un premier quart d'heure de folie.
Dès la 12e minute, Saúl s'est élevé sur corner pour ouvrir la marque de la tête. Quatre minutes plus tard, une faute évitable de Raphaël Varane sur Fernando Torres a offert un penalty à Griezmann, qui n'a pas tremblé (16e), soit son 6e but dans cette C1.
Mais un tel niveau d'intensité était difficilement tenable et l'Atlético a fini par reculer à la demi-heure de jeu. C'est ce qui a sauvé le Real, jusque-là en souffrance et bientôt ragaillardi par l'excellent Isco et le métronome Luka Modric.
Le bijou de Benzema
Du talent, Karim Benzema en a aussi à revendre. Critiqué cette saison, parfois sifflé par son propre public, le Français a surgi lorsque cela comptait vraiment: enfermé le long de la ligne de but, Benzema a réussi un double contact somptueux pour échapper à trois défenseurs, avant qu'Isco n'achève le travail (42e).
Cela fait désormais 61 matches officiels d'affilée que l'équipe de Zidane marque au moins un but, record du Bayern Munich égalé, et celui-ci a une valeur immense: il a rendu la tâche impossible à l'Atlético, contraint de marquer encore trois fois.
La seconde période a été bien moins intense même si le gardien merengue Keylor Navas, autre mal-aimé soudainement réhabilité, a sauvé les siens à plusieurs reprises (66e, 71e).
Quant à Ronaldo, l'homme aux 104 buts en C1, il n'a pas connu un très grand soir au Calderon, entre frappe trop molle (3e) ou but hors-jeu (69e).
Mais peu importe pour le Real, puisque voilà le club des quartiers nord de Madrid à nouveau au rendez-vous de Ligue des champions. Et l'Atlético, équipe des quartiers sud, a pu pleurer à chaudes larmes son adieu à l'Europe et au stade Calderon...
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