A la gauche de la gauche, le candidat de La France insoumise défait à la présidentielle et le numéro un communiste se renvoyaient, sans ménagement, la responsabilité de l'échec annoncé mardi soir d'une alliance entre leurs formations.
"Pierre Laurent ment", a répliqué M. Mélenchon, actuel eurodéputé, alors que le secrétaire national du PCF a assuré "regretter profondément le refus des dirigeants nationaux de France insoumise", qui "privilégient un intérêt de recomposition partisane à la possibilité d'une ample victoire".
M. Mélenchon, qui espère que son mouvement sera majoritaire à l'issue des législatives, a fait savoir qu'il "compte" lui-même être candidat à Marseille, dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il sera notamment opposé au socialiste Patrick Mennucci, qui avait soutenu Benoît Hamon et a vivement protesté.
Plus au centre, le sort de Manuel Valls continue d'alimenter la chronique.
Alors qu'il souhaite être candidat de la majorité présidentielle dans son fief d'Evry (Essonne), le mouvement d'Emmanuel Macron manifeste peu d'empressement à l'idée d'accueillir l'ancien Premier ministre PS.
"A ce jour, Manuel Valls n'est pas dans les critères d'acceptation de sa demande d'investiture", a déclaré Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investitures de la République en marche, nouveau nom d'En Marche!, tout en saluant "une forme de courage politique".
Fin du suspense espérée jeudi avec la publication de la liste complète des candidats aux législatives de ce mouvement.
Selon un sondage Elabe diffusé mercredi, une courte majorité de Français (52%) souhaite qu'Emmanuel Macron dispose d'une majorité de députés qui lui soient "favorables" à l'Assemblée à l'issue du scrutin.
Au Parti socialiste, où l'on tente d'éviter l'éclatement général, l'ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon a annoncé le lancement d'un nouveau mouvement "transpartisan" mais sans quitter le PS et après les législatives, où il brigue un nouveau mandat.
Les maires socialistes de Paris et de Lille, Anne Hidalgo et Martine Aubry, l'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira, des intellectuels et artistes, ont aussi lancé "Dès demain", un "mouvement d'innovation".
Côté candidats, le renouvellement se poursuit également avec la décision de Bruno Le Roux, ex-ministre de l'Intérieur mis en cause pour l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, de ne pas être candidat en Seine-Saint-Denis où il était député depuis 20 ans.
A droite, Les Républicains s'efforcent de garder tant bien que mal leur unité face à la tentation Macron. Le parti a validé mardi soir un projet tournant la page de François Fillon en ajoutant des mesures pour le pouvoir d'achat.
François Baroin, qui conduira la campagne législative, a assuré mercredi que droite et centre étaient "en ordre de bataille". S'il a répété que tout membre LR qui rejoindrait le camp Macron se placerait "en dehors" du mouvement, certains envisagent de collaborer avec le président élu.
Le juppéiste Gilles Boyer, candidat LR dans les Hauts-de-Seine, a ainsi estimé que si Emmanuel Macron nommait un Premier ministre de droite, il faudrait "en tenir compte" alors que le nom du député-maire LR du Havre Edouard Philippe, dont il est très proche, revient souvent depuis quelques jours. Au comité de campagne LR, certains ont ensuite accusé M. Boyer de plomber les candidatures.
A l'extrême droite, le Front national, déjà déçu du résultat moins bon qu'il ne l'espérait de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, doit faire face au retrait "temporaire" de la vie politique de Marion Maréchal-Le Pen.
Elle a officialisé sa décision d'arrêter l'Assemblée nationale, la région Paca, mais aussi le bureau politique du FN pour "raisons personnelles d'abord" mais aussi "politiques".
Marine Le Pen a affirmé mercredi "regretter profondément" le choix de sa nièce, mais "hélas, comme maman, comprendre" cette décision, vue par certains frontistes comme un "séisme" interne.
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