Calendrier malencontreux pour le président républicain qui recevait dans le Bureau ovale le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Cette première rencontre avec un haut responsable russe, qui préfigure celle avec Vladimir Poutine prévue en juillet en Allemagne, sera scrutée à la loupe.
L'argument de la Maison Blanche est simple, mais peine à convaincre: les démocrates ont dénoncé pendant des mois le comportement de James Comey dans sa gestion de l'affaire des emails d'Hillary Clinton, pourquoi poussent-ils aujourd'hui de grands cris à l'annonce de son départ ?
Sauf que depuis la campagne, une audition publique hors normes a eu lieu au Congrès durant laquelle le premier flic des Etats-Unis a confirmé l'existence d'une enquête sur une éventuelle "coordination" entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.
Les questions ne viennent pas seulement des rangs des démocrates. Plusieurs ténors républicains ont exprimé leur surprise, voire leur incrédulité.
"Lorsque vous virez l'un des personnages les plus respectés de l'Amérique, vous avez intérêt à avoir une très bonne explication, et jusqu'ici, je ne l'ai pas entendue", a lancé mercredi matin le sénateur John McCain sur CNN.
Le chef de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Richard Burr, s'est déclaré "troublé" par le timing et les raisons avancées pour ce limogeage.
Elu du Congrès et fidèle républicain, Justin Amash a qualifié la lettre présidentielle de "bizarre".
L'issue du bras de fer politique qui s'engage pourrait en définitive être entre les mains d'une poignée de sénateurs républicains modérés.
"Ils me remercieront"
Dans une série de tweets matinaux, Donald Trump a tenté de justifier sa décision.
"Comey a perdu la confiance de pratiquement tout le monde à Washington, républicains comme démocrates. Quand les choses se calmeront, ils me remercieront", a-t-il lancé.
"James Comey sera remplacé par quelqu'un qui fera beaucoup mieux et ramènera l'esprit et le prestige du FBI", a-t-il ajouté, renvoyant via son compte Twitter sur un article du site internet Drudge Report, très influent dans la sphère conservatrice, listant "les 10 plus gros scandales du FBI sous la direction de Comey".
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a tenté de clamer les troupes, rappelant que deux enquêtes étaient déjà en cours (une menée par le Sénat, l'autre par le FBI) et qu'une nouvelle enquête ne pourrait que ralentir les efforts en cours.
Plusieurs ONG - dont MoveOn.org - ont appelé à un grand rassemblement devant la Maison Blanche en milieu de journée pour réclamer une enquête indépendante sur "les relations Trump/Russie".
Cette annonce surprise pose aussi la question du remplacement de M. Comey à la tête du prestigieux "Federal Bureau of Investigation".
L'ex-maire de New York Rudy Giuliani (qui fut aussi procureur fédéral dans cette ville), le gouverneur du New Jersey Chris Christie, ou encore l'amiral Mike Rogers, directeur de la NSA, le service d'écoute et d'espionnage des Etats-Unis, font partie des noms évoqués dans la presse américaine.
Quelle que soit la personnalité retenue, elle devra gérer l'enquête ultra-sensible sur la nature exacte des liens entre certains proches de Donald Trump et le pouvoir russe.
Interrogé mercredi sur cette affaire et sur le limogeage de James Comey, Sergueï Lavrov, souvent ironique devant la presse, a demandé: "Il a été viré? Vous plaisantez, vous plaisantez".
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