Assise devant une vingtaine de personnes, Catherine Flavigny signe des documents. De la paperasse pour certains, un vrai engagement écologique pour d'autres. Ce mercredi 3 mai 2017, devant des élus et des administrés, la maire de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) acte le passage de sa commune dans le "zéro phyto".
Cause de longue date des défenseurs de la qualité de l'eau et des nappes phréatiques, l'arrêt de l'utilisation de produits phytosanitaires est devenu une réalité le 1er janvier 2017 avec l'entrée en vigueur de la "loi Labbé". Une réalité partielle puisque que quelques exceptions existent encore, tels que les équipements sportifs et les lieux de recueillement comme les cimetières.
Si certaines communes n'ont pas attendu le passage de cette loi pour apprendre à entretenir, nettoyer et désherber autrement, d'autres font l'effort de vraiment se mettre au "zéro phyto". C'est l'objet du partenariat signé par la maire de Mont-Saint-Aignan, dont la commune avait commencé à travailler sans produits phytosanitaires en 2006 et qui va arrêter les traitements chimiques dans les stades, le dernier endroit où elle les utilisait encore.
Des solutions alternatives
"Nos agents se sont déjà adaptés depuis cinq ans, donc ça ne va pas changer grand-chose", confirme Valérie Hangard, directrice de l'urbanisme et des espaces naturels à Mont-Saint-Aignan. Pour elle, la meilleure alternative au traitement reste le travail manuel mais cette technique est trop fatigante et chronophage pour le personnel. Pour le seul cimetière, les 20 agents de la ville sont mobilisés pendant une matinée complète chaque semaine.
C'est pourquoi les communes dans cette démarche investissent dans de nouveaux outils. "Par exemple nous avons une sorte de brosseuse qui nettoie les trottoirs et les caniveaux, ou un appareil qui soulève les cailloux, désherbe et repose les cailloux pour les allées", décrit Danielle Pignat, maire de Saint-Jacques-sur-Darnétal qui a pris le virage du "zéro phyto" en 2012. À chaque fois, il faut compter entre 2 500 € et 3 500 € "subventionnés environ à hauteur de 50 % par l'Agence de l'eau et 25 % par le Département". À Mont-Saint-Aignan, le budget communal pour l'entretien n'a pas évolué et est stable à 600 000 € depuis des années. "On ne fait pas plus ni moins, on fait différemment", explique Valérie Hangard.
Pas toujours facile à faire comprendre
Si les mairies concernées sont convaincues des bienfaits pour la santé de leur démarche, reste à convaincre les habitants. "Pour certains, c'est un retour en arrière", regrette Valérie Hangard. "C'est vrai qu'il y a un peu plus d'herbe, mais il faut que les gens soient indulgents", demande Catherine Flavigny. C'est pourquoi elle organise des réunions et va à la rencontre de ses administrés pour leur expliquer la démarche. Néanmoins, l'édile note que "les mentalités évoluent petit à petit".
Pour faire avancer les choses, Danielle Pignat appuie sur l'impact sur la santé: "Il y a moins de risques pour les agents et pour les passants comme ça. Et puis si ça joue dans la protection de l'eau, ça joue dans notre protection à tous."
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