Que vous inspirent les mots "coeur" et "vie"?
"Coeur, ce sont les battements, le rythme. Vie, c'est la promesse et ce que l'on se doit, honorer l'instant de vie. On n'est pas là par hasard, on est tous de passage, il faut le savoir. Ma vie était plutôt compliquée. Dès ma naissance, j'ai été opéré pour ne pas mourir, j'avais une malformation. Même si je ne m'en souviens pas, l'épreuve de vie était là, tout de suite. Déjà, ça calme. Le coeur, c'est peut-être aussi l'amour, tout simplement. Mais pas l'amour au sens prosaïque du terme. Honorer le mystère de la vie, c'est être déjà dans l'amour".
Pour le vivre, il faut avoir des lieux de respiration. Quels sont-ils pour vous?
"Je me ressource sur la terre de mes parents, en Grèce. Mais aussi dans la solitude. Quand on est exposé, que l'on fait un métier public, on est littéralement mis en pièces par les gens, d'une manière positive souvent: 'je vous ai vu, je veux vous toucher', on est presque dans l'idolâtrie. J'ai besoin de ma solitude. Elle n'est pas triste. Peut-être dans la tradition des hésychastes, ces ermites de la tradition de l'Église orthodoxe qui prenaient le temps, dans les montagnes, de prier et d'être proches de Dieu. Je ne vais pas dire que je suis un exemple absolu. Je parle tranquillement de ma foi, mais on peut être croyant, dans une démarche d'eucharistie, aller à la messe, etc., tout en étant rock'n'roll. Il m'est arrivé d'aller à la messe après avoir fait une nuit blanche et dansé jusqu'à 7 heures du matin".
Comment trouver le bon équilibre entre l'accessoire et l'essentiel d'une vie?
"Le feu des projecteurs, c'est un prêt: on est de passage à la télévision comme sur terre. Dans six mois, un an, dix ans, on ne se souviendra même pas de mon prénom. Il faut l'accepter, se dire qu'on n'est pas élu, qu'on est juste des artisans et qu'on fait notre job. Après, il y a plusieurs façons de faire notre job: par cupidité, par passion, par cynisme, pas amour des gens. Il y a un peu de tout, on cherche tous à être reconnu".
"C'est un paradoxe. Mais si tu n'as pas un monde intérieur solide, si tu n'es pas ancré sur terre et si tu n'es pas connecté à l'invisible, tu ne tiens pas longtemps. En même temps, être dans l'arène ça m'excite. Quand le public met le pouce vers le haut, c'est magnifique, le lendemain il met le pouce vers le bas, c'est terminé. Ça, ça me plaît aussi…"
Comment permettre aux personnes que vous accueillez dans votre émission The Voice sur TF1, de ne pas perdre de vue la réalité de la vie?
"Il y a la machine, le système, la publicité, les audiences… Ils sont assez initiés à cela, ils savent comment ça fonctionne. Mais ils ignorent leur monde intérieur et réalisent combien c'est difficile parfois d'accepter la solitude, d'être en paix avec soi-même, d'accepter la peur, l'échec. Ce n'est pas grave de perdre, disait Périclès, d'échouer, de perdre une bataille, ce qui est grave, c'est de ne rien faire pour changer son état. L'épreuve est intéressante, parce que c'est aussi un parcours initiatique. Certains en ressortent plus forts, d'autres avec un peu moins d'illusions, mais qu'est-ce qu'il vaut mieux? C'est une vraie question de fond: il vaut mieux essayer, se battre et peut-être ne pas arriver au sommet mais en connaître le prix, plutôt que d'être à l'extérieur mais dans la théorie, dans le conditionnel, dans la supposition, dans le 'si'…"
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