Rédigé sous la conduite d'Eric Woerth, ce texte, qui sera présenté mercredi lors d'une conférence de presse au siège parisien du parti (XVe), modifie le projet du candidat François Fillon, battu au premier tour de la présidentielle.
Il ajoute des mesures en faveur du pouvoir d'achat: baisse de 10% de l'impôt sur le revenu de tous les ménages, suppression de l'augmentation de la TVA, rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées...
"Le projet politique d'Emmanuel Macron est fondé sur la confusion et la demi-mesure. Il mènera, comme ce fut le cas avec François Hollande, à l'échec, au chômage de masse et au déclassement", affirme le préambule de ce projet nouvelle version. "M. Macron a certes gagné la bataille de l'ambiguïté, il perdra la bataille de la clarté", est-il encore écrit.
LR accuse également le Front national d'avoir un "projet politique démagogique", qui "nous conduira dans l'impasse et à la ruine économique", et ajoute "Nous le combattons".
Depuis sa mairie de Bordeaux, Alain Juppé avait fait savoir peu avant la réunion qu'il ne souhaitait "pas d'obstruction systématique" ni "d'opposition frontale" à un gouvernement Macron. "Il faudra faire en sorte que la France réussisse les réformes dont elle a besoin", même au cas où la droite n'obtient pas de majorité absolue, avait-il plaidé.
Outre des juppéistes (Edouard Philippe, Fabienne Keller...), qui semblent déjà en discussion avec l'équipe du président élu, Christian Estrosi, président démissionnaire de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, ou encore Bruno Le Maire, ancien candidat à la primaire de la droite, ont exprimé leur souhait de se rapprocher du camp Macron.
"Tout membre de LR qui rejoindrait un autre mouvement ou parti se placerait de lui-même en dehors de notre famille politique", a encore mis en garde François Baroin, chef de file des Républicains pour les échéances de juin. Le président de l'Association des maires de France s'était montré, dans la matinée, confiant qu'il n'y aurait pas d'hémorragie de ses troupes.
'Un écran de fumée'
Selon lui, "il peut y avoir une tentation mais marginale, l'immense majorité de notre famille a vécu cette présidentielle comme une très grande frustration, car notre candidat, abîmé par les affaires, n'a pas pu porter notre projet".
Tout en mettant en garde contre "la violence dans les mots" (allusion aux propos de M. Baroin qui avait évoqué ces derniers jours "l'exclusion" de LR de ceux qui rejoindraient Macron), M. Raffarin a tenu à "réaffirmer" son "appartenance" à sa famille politique, plaidant pour "l'alternance la plus forte possible".
"Pourquoi faire des législatives une revanche?", s'est interrogé M. Estrosi après la réunion, selon lequel "si Emmanuel Macron échoue, ce sera l'échec de la France". Celui qui va redevenir maire de Nice avait démenti lundi toute volonté d'entrer dans le futur gouvernement d'Emmanuel Macron.
Au contraire, pour Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, "Macron veut nous voir disparaître, ce qui est potentiellement grave, car s'il échouait, il ne resterait plus comme alternative que les extrêmes. C'est un enjeu pour la démocratie".
"Les Républicains souhaitent la réussite de la France et ce sont nos candidats qui porteront le meilleur projet pour notre pays", a affirmé de son côté Bernard Accoyer, secrétaire général du mouvement.
Pour Christian Jacob, patron des députés LR, "il ne doit y avoir aucun compromis" avec le camp Macron.
Alors que des rumeurs courent sur son possible ralliement au président élu, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a affirmé: "Je suis un écran de fumée. Si je suis là ce soir, c'est que je sais où j'habite".
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