La chancelière allemande et le président français sortant se sont donné une brève mais chaleureuse accolade sur le perron de la chancellerie, avant un entretien et un dîner en tête-à-tête dans un restaurant de la ville.
La semaine prochaine, ce sera au tour d'Emmanuel Macron, son successeur élu dimanche, de consacrer, tout comme François Hollande, sa première visite à un dirigeant étranger à la chancelière allemande.
Ravie de la victoire de ce pro-européen convaincu, Angela Merkel s'était empressée de l'appeler dimanche soir pour le "féliciter chaleureusement" avant de souligner lundi qu'il portait les espoirs "de millions" de Français, d'Allemands et d'Européens.
Mais en attendant, la chancelière recevait donc une dernière fois le président Hollande après d'innombrables sommets européens, du G7 ou du G20, les heures sombres des attentats jihadistes de 2015 où une interminable nuit de négociations sur l'Ukraine à Minsk.
"J'ai travaillé avec plaisir avec François Hollande", avait-elle déclaré un peu plus tôt lundi, relevant que même s'ils venaient de "familles politiques très différentes", ils avaient "construit une confiance mutuelle".
"Nous nous sommes battus ensemble" et "nous pouvions et pouvons compter l'un sur l'autre", notamment pour la paix en Ukraine, a-t-elle aussi rappelé.
Leur première rencontre, au soir du 15 mai 2012, est restée dans toutes les mémoires quand l'avion présidentiel, frappé par la foudre peu après son décollage de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay, au sud de Paris, avait fait promptement demi-tour.
D'aucuns avaient voulu y voir un signe. Mais François Hollande avait redécollé peu après pour la capitale allemande.
Puis il y avait eu ce petit accroc protocolaire : à deux reprises, Angela Merkel l'avait rattrapé par le bras quand il avait marqué des hésitations sur le tapis rouge de la chancellerie.
Depuis leur relation a pris une toute autre dimension avec un tournant: les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement des troupes alliées, le 6 juin 2014.
'Degré de complicité'
En marge de ces cérémonies sur les plages de Normandie, ils avaient provoqué la première rencontre entre les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Petro Porochenko, depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, amorçant une détente entre les belligérants.
"Il y a eu un avant et un après", remarque l'entourage du président qui se souvient aussi de l'interminable nuit de négociations qui avait réuni ce même quatuor à Minsk en février 2015.
"Ce travail en commun sur un sujet qui n'était ni bilatéral ni lié à l'Union européenne a modifié le climat de leurs rencontres et leur degré de complicité, ce qui s'est exprimé ensuite lors de la crise grecque puis de la crise des migrants", explique-t-on de même source.
D'autres images ont marqué ce couple franco-allemand comme celle de la chancelière posant son front sur la tête du président français dans un geste d'affection qui s'adressait, au-delà de lui, à la France toute entière après les attentats de 2015 contre Charlie Hebdo et l'hypermarché casher.
Il y eut aussi le survol à bord du même hélicoptère du site des Alpes françaises où s'était crashé un Airbus de la compagnie Germanwings précipité au sol par son copilote avec ses 150 occupants.
Ainsi, toujours selon l'entourage de François Hollande, "les différences économiques, à savoir le déficit budgétaire structurel français et les excédents allemands, ont toujours été surmontées politiquement".
La semaine prochaine, ce sera au tour d'Emmanuel Macron de fouler pour la première fois le tapis rouge de la chancellerie.
"Emmanuel Macron a mené une campagne pro-européenne courageuse, il défend l'ouverture sur le monde et est résolument pour l'économie sociale de marché", s'est félicitée la chancelière lundi, saluant une nouvelle fois sa "magnifique victoire".
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