Un tel dénouement "avait déjà été pris en compte par les marchés", très optimistes la semaine dernière quant à un succès du candidat d'En Marche!, favori des investisseurs en raison de ses positions sur l'Europe et de ses orientations économiques, a commenté Yukio Ishizuki, de Daiwa Securities, interrogé par l'AFP.
"Il ne faut pas s'attendre à un feu d'artifice, la probabilité d'une victoire de M. Macron était de plus de 90%", a renchéri Manuel Oliveri, analyste chez Crédit Agricole, cité par l'agence Bloomberg News.
Peu après l'annonce du verdict des urnes, l'euro est brièvement monté à 1,1023 dollar, contre 1,09998 vendredi soir à New York. Il atteignait ainsi son plus haut niveau depuis novembre.
Vis-à-vis de la devise nippone, la monnaie unique grimpait aussi, s'affichant à 124,59 yens, son cours le plus élevé en un an, contre 124,05 yens en fin de semaine dernière.
Mais la devise européenne est rapidement retombée sous la barre de 1,10 dollar et de 124 yens à Tokyo.
Du côté des Bourses, Tokyo bondissait de 1,80% à la mi-journée, le Nikkei se dirigeant vers son plus haut niveau de clôture depuis décembre 2015. "Maintenant que cet événement clé qu'était l'élection française est passé, la place tokyoïte, qui a été à la traîne pour diverses raisons, dont des inquiétudes géopolitiques autour de la Corée du Nord, va probablement se redresser", a souligné Hiroaki Hiwata, de Toyo Securities.
Séoul et Sydney évoluaient dans le vert, tandis que Hong Kong a ouvert en légère hausse.
L'inconnue des législatives
Emmanuel Macron, 39 ans, va devenir le huitième président de la Ve République, le plus jeune de l'Histoire, en obtenant 65,82% des voix face à la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen (34,18%), selon les résultats quasi définitifs. Une issue qui dissipe les inquiétudes vis-à-vis d'un éventuel Frexit: c'est "une victoire symbolique contre les tendances de repli sur soi et protectionnistes", a résumé le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Mme Le Pen s'était montrée très critique envers l'Union européenne et prônait de transformer l'euro "monnaie unique" en "monnaie commune" réservée aux transactions internationales, tandis qu'une nouvelle devise nationale, le franc, serait réintroduite pour les échanges du quotidien.
Après l'Asie, "l'appétit du risque" devrait s'étendre aux marchés européens et américains, a estimé M. Hiwata. La Bourse de Paris, qui s'est envolée de plus de 7% depuis le premier tour de la présidentielle, est donc bien partie pour continuer sur sa lancée. Idem pour ses homologues européennes.
Si les marchés poussent "un soupir collectif de soulagement", cette réaction positive sera probablement de courte durée, a tempéré Phil Borkin, économiste de la banque australienne ANZ. "La grande question est: dans quelle mesure Macron va-t-il obtenir une majorité aux législatives du mois prochain?", a-t-il ajouté.
Le scénario d'une accession au pouvoir de Marine Le Pen étant écarté, l'euro pourrait toutefois profiter d'un changement de cap de la Banque centrale européenne (BCE), selon Ray Attrill, responsable des changes au sein de la National Australia Bank (NAB). "Nous pensons que l'euro peut monter dans les semaines et mois à venir, en anticipant le fait que la BCE va se montrer plus confiante face au recul des risques dans la zone euro", a-t-il dit dans une note.
"La diminution de l'incertitude politique en Europe va être un thème central maintenant", confirme Elias Haddad, de la Commonwealth Bank of Australia. "La BCE va peut-être être amenée à commencer à infléchir sa politique" très interventionniste.
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