Le mandat de François Hollande expire officiellement dimanche prochain et la passation aura lieu durant le week-end.
Dès lundi 10H40, Emmanuel Macron accompagnera M. Hollande aux commémorations du 72e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945, ainsi qu'à la Journée nationale des mémoires de l'esclavage mercredi, juste après le dernier Conseil des ministres du quinquennat Hollande. Il démissionnera dès lundi de la présidence d'En Marche!.
Il doit désormais dévoiler le nom de son Premier ministre et la composition du futur gouvernement avant de solliciter une majorité aux législatives (11-18 juin).
"Je n'aurai pas d'état de grâce", a-t-il lui-même prévenu vendredi.
Emmanuel Macron a été élu dimanche avec 65,82% des voix selon des résultats quasi définitifs, battant largement Marine Le Pen (34,18%) lors d'un second tour marqué par une forte abstention (24,95%), jamais atteinte depuis le scrutin présidentiel de 1969. Les blancs et nuls approchent les 9% des inscrits (plus de 4,2 millions), un record pour une présidentielle.
Au total, plus d'un Français sur trois a refusé de choisir dimanche entre les deux candidats.
Au terme d'une campagne riche en rebondissements, le candidat centriste, 39 ans, va devenir le huitième président de la Ve République, le plus jeune de l'Histoire.
En fin de soirée, M. Macron a retrouvé ses partisans - entre 20.000 et 40.000 selon les sources - devant la pyramide du Louvre. Le candidat a reconnu que sa large victoire n'était pas "un blanc-seing".
Marine Le Pen, elle, s'est réjouie, malgré la nette défaite, de son "résultat historique et massif" pour un parti "devenu la première force d'opposition".
Avec un score final supérieur à 10,5 millions de voix, elle dépasse largement son record du premier tour (7,7 millions de voix). Son père Jean-Marie Le Pen avait peu progressé face à Jacques Chirac entre les deux tours en 2002.
A l'Elysée, François Hollande a "félicité chaleureusement" son ex-conseiller.
A l'étranger, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière allemande Angela Merkel, première dirigeante avec qui a conversé M. Macron après son élection, ont salué une bonne nouvelle pour l'Europe. Le président américain Donald Trump a félicité le vainqueur pour sa "large victoire" et exprimé sa "hâte de travailler avec lui".
L'euro a réagi positivement en grimpant face au dollar sur le marché des changes en Asie.
Délicates investitures
La presse internationale salue une victoire qui est un "frein au populisme" (El Païs) et "rassure ceux qui craignaient que la France ne devienne le prochain pays à succomber aux sirènes du populisme, du nationaliste et de l'anti-mondialisation" (New York Times).
Dans la presse française, la victoire est jugée à la fois "large et fragile" (La Croix). "Dans l'ultime bataille, la République l'emporte", se réjouit Libération. Mais Emmanuel Macron sera "le président dont la légitimité sortie des urnes sera, probablement, la plus rapidement remise en cause", nuance Le Monde.
L'une des premières mesures annoncées est le dépôt d'une loi sur la "moralisation politique". M. Macron souhaite par ailleurs "dès l'été" réformer le droit du travail par ordonnances, malgré l'opposition à gauche.
En Marche! doit trancher cette semaine les délicates investitures pour les législatives, avec une force place promise au "renouvellement".
Le PS, principal parti de l'Assemblée sortante mais balayé de la présidentielle avec les 6% de Benoît Hamon, est en grand danger.
Absente du second tour pour la première fois depuis 1958 après l'élimination de François Fillon, la droite tentera d'imposer à M. Macron une cohabitation, avec François Baroin comme meneur de campagne.
Le Front national, qui n'a que deux élus sortants dans l'Assemblée, vise a minima un groupe parlementaire.
Selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint, En Marche! recueillerait entre 24% et 26% des intentions de vote aux législatives, devant Les Républicains (22%), le Front national (21-22%), la France insoumise (13%-15%) et le PS (8-9%).
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