Des vidéos et des photos diffusées par l'agence Fars, proche des conservateurs, montrent la voiture du président bloquée pendant quelques minutes par des mineurs en colère qui frappent le véhicule à coups de pied et de poing.
Selon les médias iraniens, plusieurs mois de salaires des employés de la mine, qui appartient à une société privée, n'ont pas été payés.
Sur d'autres vidéos publiées par les agences de presse, on voit un mineur, entouré par ses camarades, interpeller de manière virulente M. Rohani.
"Monsieur le président vous êtes le bienvenu, mais franchement cela ne sert plus à rien (...) Vous ne savez même pas ce qu'est un mineur et c'est maintenant que vous vous souvenez de nous?" lance-t-il.
"Nous avons perdu nos camarades, leurs femmes sont devenues des veuves, 170 enfants sont devenus orphelins (...). L'année dernière nous sommes venus devant la préfecture avec nos femmes parce que nous avions 14 mois de salaires impayés et toi le président tu ne l'as pas su?", a-t-il poursuivi.
"Un mineur touche un salaire de 10 millions de rials (240 euros), honnêtement, est-ce que toi tu peux vivre avec cet argent (...) Regarde cette mère, elle a sept enfants. On a même pas de pain à manger", a continue ce mineur en colère.
Le président Rohani, qui se présente pour un second mandat de quatre ans lors de la présidentielle du 19 mai, était venu dimanche exprimer son soutien, après l'effondrement de la mine en raison d'une explosion mercredi. Outre les 26 mineurs tués, neuf sont toujours disparus.
"Je veux vous assurer que la nation entière partage votre peine", a déclaré M. Rohani devant l'entrée de la mine où étaient rassemblés des mineurs dans le calme dans un premier temps.
"Il n'y aura aucune exception: si on arrive à la conclusion que quelqu'un est responsable, il devra être puni et jugé", a-t-il affirmé.
C'est ensuite lors de son départ, que son véhicule a été pris pour cible par les protestataires.
M. Rohani a ordonné au ministère du Travail d'examiner la situation des mineurs, notamment "les retards de salaire", et d'offrir des compensations aux familles des victimes.
Dans de nombreuses usines iraniennes, les ouvriers ne sont pas payés depuis plusieurs mois et les médias rapportent régulièrement des manifestations de protestation.
La situation des classes défavorisées ainsi que le chômage, qui a fortement augmenté ces dernières années sont devenus, les principaux thèmes de la campagne électorale.
Les candidats conservateurs, Mohammad Bagher Ghalibaf (actuel maire de Téhéran) et le religieux Ebrahim Raissi, mettent l'accent sur l'aide aux couches défavorisées et la création d'emplois pour les quelque 3,2 millions de chômeurs iraniens, soit 12,4% de la population. Le chômage des jeunes atteint 27%.
Six candidats sont en lice pour la présidentielle: trois du côté réformateur et modéré et trois de la tendance conservatrice.
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