La campagne officielle a pris fin vendredi soir à minuit. Quelques minutes auparavant, plusieurs gigas de documents internes (mails, documents comptables...) de l'équipe de M. Macron ont été publiés sur les réseaux sociaux, via un lien diffusé par le site WikiLeaks, et abondamment relayés par l'extrême droite sur Twitter. WikiLeaks a assuré ne pas être à l'origine de cette opération qu'il a baptisée "MacronLeaks".
L'équipe du candidat a dans la foulée dénoncé une "action de piratage massive et coordonnée", estimant que cette opération, "intervenant dans la dernière heure de la campagne officielle", "relève manifestement de la déstabilisation démocratique".
"Les #Macronleaks apprendront-ils des choses que le journalisme d'investigation a délibérément tues ?" a lancé sur Twitter le vice-président du FN Florian Philippot juste avant minuit.
Au dernier jour de campagne, Marine Le Pen, après avoir rencontré vendredi matin des secrétaires nationaux du Syndicat SGP (FO Police), s'est rendue à Reims pour visiter la cathédrale en compagnie de son nouvel allié Nicolas Dupont-Aignan. Elle a été accueillie aux cris de "Marine, rends l'argent!" par des manifestants favorables à M. Macron ou à Jean-Luc Mélenchon.
Florian Philippot et David Rachline, directeur de campagne, ont quitté la cathédrale protégés par des gardes du corps, sous les huées, pendant que leur patronne quittait les lieux par une porte dérobée.
La candidate du FN votera dimanche dans son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
De son côté, M. Macron a poursuivi un déplacement occitan à Rodez où il a visité la cathédrale, après une réunion publique à Albi jeudi soir. Il était attendu en soirée au Touquet (Pas-de-Calais), où il votera dimanche avant de regagner Paris.
La dernière journée de campagne a été marquée à nouveau par la question de la sécurité avec l'interpellation d'un jihadiste présumé près d'Evreux et la polémique sur la sécurité sur la tour Eiffel, où Greenpeace a mené une action spectaculaire.
Invité à se projeter dans l'après-scrutin, M. Macron a commencé à distiller quelques pistes en cas d'élection. Son Premier ministre? "Oui, ce choix est fait, in petto." Mais le candidat ne l'a "pas encore annoncé" à l'intéressé.
Il ou elle "aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire".
Nouvel avertissement de Hollande
Le favori du scrutin s'est également montré ferme sur les étiquettes des candidats voulant intégrer sa future éventuelle majorité. "Ni Les Républicains, ni le PS ne sont dans la majorité présidentielle", a-t-il dit, avant de prévenir Manuel Valls qu'il affronterait un candidat d'En Marche! dans sa circonscription aux législatives s'il se présentait sous l'étiquette PS. Il a toutefois renoncé à exiger de ses candidats qu'ils quittent leur parti d'origine.
M. Macron a également prévenu qu'il ne cèderait à aucune "pression" et n'exécuterait aucune "cabriole" sur son programme, notamment sur son intention de réformer le droit du travail par ordonnances, à laquelle M. Mélenchon lui a demandé de renoncer.
De son côté, Mme Le Pen a poursuivi son offensive tous azimuts contre son adversaire, dans la foulée du virulent débat d'entre-deux-tours de mercredi, jugé sévèrement jusque dans les rangs du Front national.
Elle a assuré, vendredi matin, ne pas se sentir "du tout visée" par la plainte pour "propagation de fausse nouvelle" déposée par M. Macron, après l'avoir interrogé lors du débat sur un prétendu "compte" offshore "aux Bahamas".
Critiquée parmi ses soutiens pour ses "approximations" lors du débat, Mme Le Pen a indiqué qu'elle entendait faire voter "tout de suite" une loi sur la retraite à 60 ans, mais sans en préciser le calendrier d'application.
François Hollande, lors de son dernier déplacement en province en tant que chef de l'Etat, a lui lancé une nouvelle mise en garde contre Mme Le Pen en appelant les électeurs à ne pas mettre "l'arme nucléaire entre n'importe quelles mains".
A un peu plus d'un mois des législatives, les tractations vont bon train mais La France insoumise et EELV ont échoué à trouver un accord national.
Avec la fin de la campagne officielle, les médias n'ont plus le droit de publier ou de diffuser sondages ni déclarations des candidats jusqu'à dimanche 20H00, lorsque les premiers résultats seront annoncés.
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