Vingt mille broutards, de jeunes bêtes à viande, devraient quitter la Normandie en 2018, pour rejoindre l'Iran en avion. Il s'agit de les engraisser sur place, pour alimenter la principale chaîne d'abattoirs de ce pays de quelque 80 millions d'habitants, qui n'est plus frappé par l'embargo international.
Jamais deux sans trois
À l'initiative de la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet, deux précédents projets comparables avaient déjà été tentés: l'un de fourniture de viande à l'Irak, et un autre de fourniture de bovins à l'Azerbaïdjan. Mais aucun n'avait pu aller jusqu'à son terme. Cette fois, la lettre d'intention a été signée à l'été 2016. Nathalie Goulet:
Nathalie Goulet
Quatre-vingts millions d'Iraniens à nourrir
Tout s'est accéléré en novembre dernier, lors d'un voyage à Téhéran, d'une délégation emmené par le président de région Normandie Hervé Morin:
Hervé Morin
Il s'agit là d'une première européenne, en ce qui concerne l'exportation de bovin vers l'Iran. Tout est donc compliqué, à défricher. Des relations bancaires avec ce pays, aux normes sanitaires, en passant par les autorisations d'exportation côté français, et d'importation côté iranien.
Sélection et contrôle
Dans quelques jours, un vétérinaire viendra d'Iran, sélectionner un premier lot d'environ 300 broutards. "Test décisif", selon Jean-Louis Riotte, co-associé de Bourgogne Coopérative Développement Export, exportateur des animaux, pas pessimiste. Plutôt réaliste quant à la complexité du projet. Pour lui, "on a mis un pied dans la porte. Maintenant il faut arriver à franchir les dernières barrières":
Jean-Louis Riotte
La perspective d'export à terme est de 20 000 bovins normands par an, qui pourraient rejoindre l'Iran. Dès 2018. Daniel Génissel, éleveur au Château d'Almenéches (Orne) et président de la Chambre régionale d'Agriculture de Normandie, espère fournir certains de ces animaux:
Daniel Génissel
Il faudrait douze jours par la route pour faire le voyage. Impensable. C'est donc en avions que nos vaches normandes iront à Téhéran. "Au départ d'un aéroport normand", espère Hervé Morin.
C'est aussi une entreprise normande, Norman, de Vimoutiers (Orne), qui devrait remettre aux normes, la chaîne d'abattoirs iraniens.
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