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Coupes d'Europe: le football français touche ses limites

Monaco et Lyon, défaits 2-0 et 4-1 mercredi en demi-finales aller des deux coupes d'Europe, ont semblé atteindre leurs limites face à la Juventus et l'Ajax: le football français a reçu une leçon de très haut niveau.

Coupes d'Europe: le football français touche ses limites
La joie des joueurs de la Juventus après leur victoire face à Monaco en demi-finales de la Ligue des champions au stade Louis II , le 3 avril 2017 - FRANCK FIFE [AFP]

La Ligue 1 n'avait jamais vu deux de ses représentants jouer le même jour une demi-finale continentale. Las, l'OL a été puni 4-1 à Amsterdam en Europa League et la flamboyante ASM complètement éteinte chez elle par les Turinois (2-0) en Ligue des champions.

La leçon a donc commencé par un cours d'histoire, face à deux institutions de légende, figurant parmi les cinq clubs à avoir remporté les trois coupes d'Europe (avec le FC Barcelone, le Bayern Munich et Chelsea).

Monaco et ses deux finales perdues (C2 1992 et C1 2004) n'est qu'un nobliau du Vieux Continent face à la Juve (2 C1, 1 C2, 3 C3), l'attaque qui file vers la centaine de buts en L1 (95 actuellement) n'a pas trouvé la faille contre le géant italien et sa culture séculaire de la défense.

"C'était un adversaire très difficile à jouer, très bien organisé", a salué le vice-président de Monaco, Vadim Vasyliev.

Juve, Ajax: deux modèles

Le modèle des dirigeants monégasques, former ou post-former de brillants jeunes joueurs pour les revendre une fortune, a souffert de la comparaison avec la Juve, qui construit patiemment cette équipe depuis cinq ou six saisons.

Dans la première demi-finale de la journée, Lyon, meilleur club formateur français depuis 20 ans, a été corrigé par le modèle du genre, l'Ajax. Disparu du top niveau depuis une dizaine d'années, régulièrement pillé par des clubs venus de championnats plus puissants économiquement, le club d'Amsterdam a encore réussi à sortir une nouvelle génération.

Elle est symbolisée par le fils de Patrick Kluivert, Justin, 17 ans. C'est l'actuel directeur du football du Paris SG qui avait marqué le but vainqueur du dernier succès européen de l'Ajax, la C1 1995, contre l'AC Milan. Patrick Kluivert avait 18 ans...

L'OL aussi est parvenu à renouveler ses générations, mais sa jeunesse a craqué. L'entraîneur Bruno Genesio a même parlé d'un "naufrage. Plus qu'une défaite, c'est un non-match de notre part".

Ces revers lyonnais et monégasque montrent le chemin à parcourir pour le foot français, dix jours après l'ambitieuse "feuille de route" collée par la Ligue de football professionnel (LFP) sur son frigo de chez Conforama, le futur sponsor d'une L1 qui veut augmenter ses revenus d'un demi-milliard en cinq ans. Objectif: atteindre le top 4 européen sur les plans sportif et économique d'ici 2022.

Tremplin ou Footpro 2012 ?

Sa présidente, Nathalie Boy de la Tour, a juré qu'il ne s'agissait pas d'un "plan sur la comète, on est réaliste et pragmatique". Une manière de tacler le plan Footpro 2012 de son prédécesseur, Frédéric Thiriez (2002-16), qui visait une victoire française en Ligue des champions à l'horizon 2012. Mais aussi de susciter des espoirs.

Or, malgré ces deux éliminations qui se profilent, le bilan reste correct. La France n'avait plus placé deux clubs dans le dernier carré depuis 2004, l'année des finales perdues de Monaco et Marseille (en Europa League).

Au moins l'OL et l'ASM auront-ils amassé de l'expérience, ingrédient qui fait cruellement défaut au foot français, en se frottant au gratin. Car la L1 connaît un des plafonds de verre les plus bas parmi les cinq grands championnats: l'OM en 1993 (C1) et le PSG en 1996 (C2) ont remporté les deux seules coupes d'Europe du pays, pour dix défaites en douze finales.

Et puis mathématiquement, tout n'est pas encore perdu, il reste "un petit pourcentage de chances", selon le capitaine monégasque Radamel Falcao. Le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, rappelait lui que "ce serait une faute professionnelle de ne pas y croire. On a eu des exemples récents".

Il pensait bien sûr au terrible 6-1 encaissé par la PSG à Barcelone, après avoir gagné 4-0 à l'aller. Le problème, c'est que les "remontadas", le football français a plus l'habitude de les subir...

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