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Brexit: Bruxelles va détailler son mandat de négociations

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, va dévoiler mercredi les directives détaillées du camp européen, en pleine controverse sur le degré d'optimisme des deux parties à quelques semaines du début des tractactions.

Brexit: Bruxelles va détailler son mandat de négociations
Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, le 29 avril 2017 à Bruxelles - EMMANUEL DUNAND [AFP/Archives]

Après la politique - un sommet européen samedi, où les 27 dirigeants restants dans l'UE ont clamé leur "unité" -, voici le temps des techniciens. La Commission européenne va présenter ses "recommandations" en prévision de l'ouverture des négociations sur l'accord de retrait du Royaume-Uni.

C'est une étape supplémentaire et incontournable pour que le camp européen soit légalement prêt à négocier avec Londres: la présentation du "mandat" des négociateurs de l'UE.

"Maintenant que nous avons le cadre politique dans lequel la Commission va négocier l'article 50 (du Traité de Lisbonne, prévoyant une porte de sortie pour un Etat membre qui souhaite quitter l'UE) au nom des 27, le négociateur en chef Michel Barnier (...) va présenter l'instrument juridique qui traduira ce cadre politique en un outil spécifique pour les négociations", a expliqué le porte-parole de la Commission Margaritis Schinas lors d'un point presse mardi.

Un mandat détaillé

Michel Barnier, 66 ans, ancien commissaire européen, doit détailler ses directives lors d'une conférence de presse à 11H00 (09H00 GMT), basées sur les grands principes directeurs décidés samedi par les 27.

Le Français espère boucler les négociations d'ici octobre 2018, afin que le Parlement européen puisse voter l'accord trouvé dans les temps avant la date prévue du retrait du Royaume-Uni, le 29 mars 2019.

Les recommandations de la Commission, selon un projet consulté par l'AFP, poussent à demander une garantie de leurs droits actuels à vie pour les citoyens de l'UE vivant depuis cinq ans au Royaume-Uni, soit environ trois millions de persones.

Elles font écho aux trois dossiers-clés identifiés par les Etats membres qui devront être résolus avant toute discussion sur un futur accord commercial: les citoyens, les comptes à solder et le cas de la frontière entre l'Irlande du Nord, province britannique, et l'Irlande.

L'UE exige de Londres qu'elle paie une "facture", évaluée entre 40 et 60 milliards d'euros, une somme que les Britanniques estiment ne pas devoir payer.

Dans un souci de transparence, la Commission va publier ces recommandations, qui devront ensuite être adoptées par les Etats membres, selon le calendrier prévu lors d'un conseil des Affaires générales réunissant les 27 ministres européens en charge du dossier le 22 mai.

L'UE sera alors prête pour entamer les discussions avec le Royaume-Uni, à l'issue des élections législatives britanniques du 8 juin convoquées par la Première ministre Theresa May, en quête d'une majorité politique sans faille.

Atmosphère tendue

Ce processus européen, parfois technique, se déroule dans une atmosphère politique qui s'est tendue au cours du week-end.

Theresa May souhaite que les discussions sur l'accord commercial et les conditions du divorce se déroulent en parallèle, contrairement au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui note que certains à Londres "sous-estiment les difficultés techniques" que l'UE doit surmonter.

Le dîner entre Mme May et M. Juncker, mercredi dernier à Londres, a-t-il été aussi "constructif" que les deux parties l'ont affirmé?

La dirigeante britannique a qualifié au cours du week-end de "ragots de Bruxelles" un article du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) donnant une image pessimiste des préparatifs des négociations.

D'après le journal, M. Juncker aurait fait part, à l'issue du dîner, de ses impressions négatives à la chancelière allemande Angela Merkel. Quelques heures plus tard, Mme Merkel a mis en garde Londres sur les "illusions" persistantes sur les implications d'un divorce entre la Grande-Bretagne et l'UE.

Le journal britannique Sunday Times a rapporté de son côté des propos de M. Juncker, qui aurait déploré que Mme May soit "dans une autre galaxie".

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