Interrogé sur le dépôt de cette plainte, annoncé en une de l'hebdomadaire satirique dans son édition à paraître mercredi, l'entourage de l'ancien Premier ministre a confirmé cette information à l'AFP.
Selon Le Canard, cette plainte, déposée le 13 avril, est fondée sur l'article L97 du Code électoral, qui réprime la propagation de "fausses nouvelles", "bruits calomnieux" ou "autres manoeuvres frauduleuses" ayant eu pour effet de "détourner" les suffrages.
La plainte a été déposée au lendemain de la publication d'un article intitulé "L'enquête sur Penelope s'approche de son berceau...", selon une source judiciaire.
Selon cet article du 12 avril, visé par la plainte, les enquêteurs avait découvert que le premier emploi à l'Assemblée nationale de l'épouse de François Fillon, Penelope, remontait à 1982 et non à 1986, comme l'avait affirmé l'ancien Premier ministre.
Le Canard enchaîné expliquait également avoir "la preuve" que Penelope Fillon avait été rémunérée pendant quinze mois à partir d'avril 1980 comme "collaboratrice au sein d'un ministère parisien", ce qui a été démenti par le camp du candidat.
"Votre affirmation est fausse, et si vous l'écrivez, nous ne pourrons pas rester inertes", avait répondu un proche du couple Fillon dans l'hebdomadaire satirique.
Dans sa plainte, François Fillon affirme que ces informations constituent de "fausses nouvelles" dont la publication à une dizaine de jours du premier tour ne peut qu'influer sur le scrutin, a expliqué une source proche de l'enquête.
"Le premier acte, cela va être de vérifier si la nouvelle visée est ou non une fausse nouvelle", a ajouté cette source.
Le Canard enchaîné avait notamment révélé fin janvier que Penelope Fillon avait été rémunérée pendant plusieurs années comme attachée parlementaire auprès de son mari ou de son suppléant, Marc Joulaud, ce que le candidat a confirmé, pour la période s'étalant de 1986 à 2013.
Les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de ces emplois alors que Penelope Fillon était sans activité professionnelle connue. François Fillon a été mis en examen le 14 mars, notamment pour "détournement de fonds publics", et son épouse le 28 mars, notamment pour "complicité et recel de détournement de fonds publics".
Pendant la campagne d'avant premier tour, François Fillon, finalement arrivé 3e au soir du 23 avril (20% des voix) derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, avait dénoncé un "complot" politique. Il avait aussi affirmé que les fuites dans la presse étaient l'oeuvre d'un "cabinet noir" autour de François Hollande, des accusations réfutées par le chef de l'Etat.
Dans son édition de mercredi, l'hebdomadaire indique que l'un de ses rédacteurs en chef et un de ses journalistes seront entendus par la police, le 11 mai, dans le cadre de cette plainte.
Les investigations sont confiées aux enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
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